Filière porcine : Des producteurs à l’épreuve de la cherté des intrants à l’Ouest

Avec un cheptel évalué à plus de 40 000 tonnes, les producteurs porcins de cette région attendent la concrétisation des promesses faites par l’État à travers le projet fonds Covid et intrants.

Joseph Tsogwi se souvient encore de la perte de ses quatre porcs sur les 10 dans sa ferme familiale. Une perte enregistrée en décembre 2024, dont il ignore les causes, après sept mois de soins. Cet ouvrier boulanger, a choisi l’élevage comme activité secondaire. Une source de revenu dans laquelle il a investi depuis trois ans. « L’élevage me permettait de gagner au moins 500 000 F Cfa par an. Malheureusement, j’ai perdu quatre porcs déjà en gestation », regrette-t-il. Selon Bernard Nguetchouessi Souop, président de l’interprofession porcine de l’Ouest, les pertes peuvent être causées par des problèmes de biosécurité ou l’insécurité.

Mais cette perte n’est en rien comparée à celle enregistrée par les éleveurs de cette région en 2021. La survenue d’une épizootie de la peste porcine africaine (Ppa) dans ce bassin de production, l’un des plus grands du pays, avait tué ou provoqué l’abattage de 90 000 porcs (22,5%) sur les 400 000 têtes du cheptel, selon Bernard Nguetchouessi Souop.

Mais actuellement, confie-t-il, « cette filière est au beau fixe. Depuis cette épidémie, l’Ouest n’a plus eu de maladies à déclaration obligatoire comme la Ppa ». Ceci, grâce au respect des mesures de biosécurité par les acteurs de la chaîne de valeur porcine, explique le Dr Jonas Temwa, délégué régional du ministère de l’Élevage, des pêches et des industries animales (Minepia) de l’Ouest.

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Pour relancer la filière après l’épidémie, 100 génétiques améliorées ont été distribuées aux fermes sélectionnées par le Minepia. « Les effectifs ont progressé avec l’introduction de nouvelles génétiques et techniques d’élevage, notamment en biosécurité », souligne Bernard Nguetchouessi Souop. A en croire Dr. Jonas Temwa, ces porcs importés produisent 12 à 22 porcelets par mise-bas, contrairement aux races traditionnelles qui sont entre cinq à huit porcelets.

Cependant, les producteurs sont confrontés à une hausse injustifiée des intrants. Le kg de maïs par exemple, est passé de 180 à 280 F Cfa, le sac de soja de 50 kg de 14 000 F Cfa à 19 000 F Cfa, et les concentrés 10 % de 25 000 à 55 000 F Cfa. Une situation qui handicape ces éleveurs qui sont toujours en attente de la mise en place du fonds Covid et des promesses de l’État pour maintenir le cheptel de 40 000 tonnes produit annuellement. « Si rien n’est fait, ces éleveurs risquent d’être fragilisés par les maladies liées aux périodes froides, avec les premières pluies annoncées », avertit- Bernard Nguetchouessi Souop.

La production de cette région, alimente principalement les régions du Littoral, Centre, Sud-Ouest, Sud et de l’Est. Les produits sont aussi exportés vers la Guinée Équatoriale, la Centrafrique et le Gabon. D’après une étude du cabinet  Londonien  Trends  & Poor, le marché de porc au Cameroun a pesé 231 milliards de F Cfa en 2024, un chiffre  qui  devrait  doubler d’ici 2030.

Aurélien Kanouo Kouénéyé

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elevage

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