Hépatite virale B : la population âgée de 25 à 29 ans la plus affectée

Hépatite virale B au Cameroun, la population âgée de 25 à 29 ans la plus affectée
Selon le ministre de la Santé publique, l’Extrême-Nord avec une prévalence particulièrement élevée est la région du Cameroun la plus touchée et le Nord-Ouest avec un taux de prévalence de 7% est la moins atteinte .
Au Cameroun, l’hépatite B est l’inflammation du foie la plus répandue avec un taux de prévalence de 11,2% dans la population générale, a révélé le ministre de la Santé publique (Minsanté) . C’était au cours d’un point de presse donné à l’occasion de la commémoration de la journée mondiale de lutte contre les hépatites virales le 29 juillet 2024 à Yaoundé.
Pour cette forme d’inflammation du foie, souligne le Minsanté, la tranche d’âge la plus affectée est celle comprise entre 25 et 29 ans avec une prévalence de 14%, dominée par les personnes vivant avec le Vih-Sida qui à elles seules représentent 8,4%. « L’hépatite B a des facteurs de risque qui combinés entre eux peuvent augmenter le taux de prévalence », explique le Dr Teddy Fotso, médecin de santé publique.
Selon ce spécialiste de la santé publique, les moins de 45 ans sont plus affectés par l’hépatite B au Cameroun en raison de plusieurs facteurs. Il y a dans un premier temps, la transmission verticale où les mères infectées par l’hépatite B peuvent transmettre le virus à leurs enfants pendant l’accouchement . Il y a aussi le fait que la vaccination contre l’hépatite B n’a été introduite au Cameroun qu’en 2005, ce qui signifie que les personnes nées avant cette date n’ont pas bénéficié de la vaccination systématique.
« A ces autres raisons, il faut ajouter d’autres facteurs tels que l’exposition accrue aux pratiques sexuelles à risque, aux tatouages ou piercings effectués dans des conditions non stériles, à la consommation de drogues injectables, qui augmentent le risque de transmission », ajoute le Dr Teddy Fotso.
Toujours pour expliquer pourquoi le taux de prévalence de l’hépatite virale B est élevé chez les jeunes âgés de 25 à 29 ans, ce médecin poursuit : « il existe également un manque de sensibilisation. Les jeunes dans la plupart du temps ne sont pas suffisamment sensibilisés sur cette maladie et ses moyens de prévention. Il peut aussi avoir la transmission horizontale c’est-à-dire transmise entre enfants et adolescents par contact étroit, comme les griffures ou les morsures. »

Pour lutter efficacement contre ces maladies, le médecin généraliste, Dr Paul Tassé suggère d’accentuer la vaccination contre ces inflammations du foie, de réduire la transmission mère-enfant à travers la vaccination à la naissance et le test de dépistage prénatal et la prophylaxie antivirale. Il demande également de veiller à la sécurité des injections, des produits sanguins et des interventions chirurgicales et d’élargir l’accès au dépistage et au traitement.
Avec 12 000 nouveaux cas d’hépatite virale B et près de 3 800 cas d’hépatite C détectés au Cameroun en 2023, la priorité du Minsanté est désormais de réduire ces chiffres et d’atteindre l’objectif de zéro nouveau-né infecté . Manaouda Malachie a alors fixé comme objectifs à son équipe d’assurer la connaissance du statut sérologique par 90% des patients, de mettre sous traitement 90% des patients dépistés positifs, et de réduire de 65% le taux de mortalité lié aux hépatites.
Mélanie Ambombo







