Huile de palme : Baisse de la production locale au 3e trimestre 2024
Noix de palme. La production locale s’annonce faible ! ©socapalm

Cette chute imputée au cycle de production de cet oléagineux, est selon l’ingénieur de conception en industrie agricole et alimentaire, Foupouapouognigni Mohamed, l’une des conséquences des mauvaises pratiques agricoles au Cameroun.

Avec une production locale déjà faible, qui oscille entre 350 mille et 400 tonnes chaque année, selon le secrétaire général de l’Association des raffineurs et des oléagineux du Cameroun (Asroc), Jacquis Kemleu Tchabgou, la production du Cameroun en huile de palme sera en baisse au cours du troisième trimestre de l’année 2024. C’est ce qui ressort du Test prévisionnel de conjoncture de la Cemac au troisième trimestre 2024.  Cette chute est justifiée par le cycle de production de cet oléagineux qui est peu propice à une récolte optimale pendant cette période.

Selon l’économiste Dr Nicolas Ongolo, ce déficit de la production va entrainer l’augmentation du prix du litre de cette denrée qui oscille actuellement entre 1000 F Cfa et 1200 F Cfa et les importations. Il est à rappeler qu’en 2023 Pour satisfaire la demande locale destinée à la consommation d’une part et aux industries d’autre part, le pays a dû importer 180 mille tonnes contre 143 mille tonnes en 2022, selon l’Asroc.

A en croire l’ingénieur de conception en industrie agricole et alimentaire, Foupouapouognigni Mohamed, cette chute de la production peut aussi s’expliquer par le fait que les variétés de palmier à huile utilisées dans la plupart des palmeraies ne sont pas améliorées. Par conséquent, le rendement à l’hectare est très bas.  « La quantité d’huile qu’on extrait par exemple avec les variétés telles que Dura et Pisifera ne peut pas atteindre celle de Tenera», explique Foupouapouognigni Mohamed.

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A cette raison, il ajoute les mauvaises pratiques agricoles. « Les gens ne maîtrisent pas souvent le temps de la récolte et le traitement à faire rapidement avant l’extraction de l’huile et par conséquent, les procédés d’extraction d’huile de palme ne sont pas efficaces », relève cet ingénieur. Il souligne aussi le manque de formation des producteurs, c’est à dire qu’ils ne s’adaptent pas aux réalités qu’impliquent les changements climatiques.

A en croire l’économiste Dr Célestin Tchacounte, cette baisse de production d’huile de palme s’inscrit dans la situation générale de l’économie du Cameroun qui est morose. « Il faut qu’on laisse de côté les mauvaises explications qui ne font que nous distraire. Le fait est que notre économie va mal au point où depuis quelques années, le Cameroun importe de l’huile de palme du Gabon », déplore Dr Célestin Tchacounte.

Comme mécanismes de contournement pour permettre une production optimale de l’huile de palme au Cameroun, Dr Célestin Tchacounté suggère une meilleure politique économique, et des choix stratégiques plus pertinents. « Regardez le paradoxe qui a cours dans notre pays avec des jeunes pourtant dynamiques au chômage. La clé se trouve dans l’investissement, l’accès au financement par les jeunes et les PME, l’orientation stratégique plus pertinente par le Gouvernement. C’est valable pour l’huile de palme et pour d’autres produits agricoles », affirme-t-il.

A ces propositions, Foupouapouognigni Mohamed, recommande la formation des producteurs, tout en copiant les exemples des grands producteurs de l’huile de palme tels que la Malaisie, l’Indonésie et le Brésil. « Il va aussi falloir que nous allions vers les variétés bien améliorées, résistantes aux maladies et à la sécheresse. Il va aussi falloir revoir la gestion de l’eau et adopter les bonnes pratiques agricoles telles que l’association des cultures intercalaires en faisant des associations qui vont permettre d’augmenter les rendements du palmier à huile. Par exemple une légumineuse tel que le haricot ou l’arachide qu’on met avec le palmier à huile permet de fixer l’azote qui pourra être réutiliser par le palmier », dit-il.

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Mélanie Ambombo

 

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