Nord : Près de 1 000 hectares de bas-fond non exploités à Rey-Bouba

Le manque d’aménagement et de financement, le faible regroupement des agriculteurs en coopératives et à l’utilisation des techniques culturales rudimentaires sont entre autres difficultés liées à l’inexploitation de ces espaces hectares de bas-fond à Rey-Bouba au nord.

Ibrahim Mercia est déterminé à produire plus d’oignons en 2023. Ce samedi 18 février2023, ses frères et lui repiquent les plantes de piment dans son champ à Rey-Manga, un bas-fond situé à l’ouest de Rey-Bouba, une commune du département du Mayo-Rey, dans la région du Nord Cameroun.

Recouvert de boue, Ibrahim est en plein repiquage d’oignons et de piments. Le vrombissement de l’appareil qui permet d’arroser les sillons est inhabituel. « L’appareil ne contient plus de carburant. Si on ne l’arrête pas, le moteur va absorber l’air », explique-t-il.

De couleur verte, les feuilles d’oignons de ce champ affichent fière allure comme c’est souvent le cas en saison pluvieuse. « Notre parcelle contient environ 10 ha d’oignons emblavés. On arrose régulièrement le champ. Parfois c’est le matin et le soir, soit le soir seulement », confie Malam, producteur d’oignons.

1 000 hectares de bas-fond non exploités à Rey-Bouba au nord

En effet, plusieurs agriculteurs sont engagés dans les cultures de contre-saison dans la région du Nord. « On fait la pépinière d’oignon ou de piment, ensuite on les repique puis vient l’arrosage, le nettoyage, l’entretien et enfin la récolte. La saison va de novembre à mai. On recommence avec la saison agricole pendant la saison pluvieuse », témoigne Malam, non sans préciser que les travaux sont manuels.

D’après Sali Madi, point focal communication à la commune de Rey-Bouba, Rey-Manga contient environ 100 ha de terres emblavées pour diverses spéculations. Ce qui n’exclut pas l’existence des difficultés qui sont entre autres le manque d’aménagement de cette vaste surface, le manque de financement des projets, le faible regroupement des agriculteurs en coopérative, l’utilisation des techniques culturales rudimentaires et le manque de matériels modernes. « Nous avons un bas-fond important pour le maraichage. Sa superficie peut aller jusqu’à 1 000 ha, mais c’est seulement une poignée de la population qui l’exploite », déplore Dewa Mohaman, maire de Rey-Bouba. Il ajoute : « Avec l’appui de sa majesté le Lamido de Rey-Bouba, nous avons installé une pompe dans un bas-fond qui pourrait bientôt arroser 100 ha d’espace pour la production maraichère. C’est le projet qui nous tient à cœur »

Jérôme Baïmélé