Nutrition : Près de 339 200 enfants de 6-59 mois  émaciés dépistés  au Cameroun en 2020

D’après une étude de l’UNICEF, 85 468 de ces enfants âgés de 6 à 59 mois, qui perdent trop de poids ou ne parviennent pas à en prendre suffisamment, ont bénéficié des soins, et 91 % ont été soignés.

Même si des avancées notables dans l’alimentation et la nutrition des enfants sont observées au Cameroun, des efforts restent à faire pour que toutes les zones soient touchées. Dans son récent  rapport sur la « Nutrition des Enfants 2021 » publié le 22 septembre 2021, le  Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), remarque que le pays a fait des progrès dans la lutte contre la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans, en passant de 33%  en 2012 à 27% d’enfants victimes d’un retard de croissance sévère ou modéré en 2020. Globalement, les enfants exempts de retard de croissance, de l’émaciation et  surpoids sont estimés à 61%. 

Cependant, d’après ce rapport, près de 339 200 enfants de 6-59 mois  émaciés,  ont été dépistés  au Cameroun en 2020. —Cette organisation explique que l’émaciation qui est une forme de malnutrition pendant la petite enfance, désigne un faible rapport poids/taille chez l’enfant. Les enfants sont émaciés s’ils perdent trop de poids ou ne parviennent pas à en prendre suffisamment, une situation résultant le plus souvent d’un apport alimentaire insuffisant ou d’une maladie au cours d’une période récente—. Près de 85 468  de ces émaciés ont été admis pour  traitement avec 91% qui  ont régulièrement suivi le traitement jusqu’à la guérison et 9% qui ont dû abandonner pour défaut de paiement.

Selon  l’UNICEF, les régimes alimentaires de mauvaise qualité constituent aujourd’hui pour les enfants l’un des principaux obstacles à la survie, à la croissance, au développement et à l’apprentissage. Bien que les enjeux soient plus élevés  au cours des deux premières années de vie, cette organisation constate pour le déplorer,  que les enfants de moins de 2 ans ne reçoivent pas les aliments ou les nutriments essentiels à leur épanouissement et à leur croissance, ce qui risque de nuire de manière irréversible à leur développement. 

L’alimentation des jeunes enfants, note-elle, n’est ni adaptée à leur âge, ni satisfaisante en termes de fréquence et de diversité. Une situation qui pourrait s’aggraver avec la pandémie du Covid-19. Aujourd’hui, seuls 73 % des enfants âgés de 6 à 8 mois commencent à recevoir des aliments solides, la fréquence minimale des repas est respectée pour seulement 52 % des enfants âgés de 6 à 23 mois et ils ne sont que 29 % parmi cette tranche d’âge à bénéficier d’une diversité alimentaire minimale

Même si la crise alimentaire n’affecte pas tous les enfants de la même manière, elle touche quasiment toutes les régions du monde. Néanmoins, les jeunes enfants des régions et des pays les plus pauvres connaissent une crise plus sévère que les autres. Près de deux tiers (62 %) des enfants âgés de 6 à 23 mois vivant dans la région d’Amérique latine et des Caraïbes bénéficient d’une diversité alimentaire minimale tandis que cette proportion s’élève à moins d’un enfant sur quatre en Afrique de l’Est et en Afrique australe (24 %), en Asie du Sud (19 %) et en Afrique de l’Ouest et du Centre (21 %). 

Suffisant pour encourager des  gouvernements à  prendre l’initiative de faire respecter le droit de chaque enfant à une alimentation et à une nutrition de qualité. Ceci en travaillant en collaboration avec  les acteurs nationaux de la société civile et les partenaires de développement et du secteur privé, pour fournir une alimentation nutritive, sûre et abordable et des services de nutrition essentiels et promeuvent des pratiques alimentaires positives en faveur de chaque enfant. 

Marie Louise MAMGUE

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