Probatoire général : baisse de 6% du taux de réussite en 2022 

Probatoire général : baisse de 6% du taux de réussite en 2022

Sur les cinq dernières sessions, seule l’édition 2018 a pu atteindre un pourcentage de réussite égal à 50%. La communauté éducative ne cache pas ses inquiétudes quant au taux de réussite Probatoire général en 2022  de cet examen officiel qui baisse chaque année.

Le taux de réussite au probatoire de l’enseignement secondaire général pour la session 2022 a chuté de 6% passant ainsi de 48,72% en 2021 à 42,90% en 2022. Ainsi, sur 203 794 Probatoire général en 2022  candidats présents, 87 431 ont été déclarés admis.

De manière individuelle, dans des établissements scolaires, ce taux de réussite est encore plus faible. Dans la région du Centre par exemple, au Lycée d’Obala, il est de 25,64% ; 30,26% au Lycée de Minkama et de 11,90 % au Lycée de Koudadeng. Une faible moisson pas très surprenante quand on sait que pour les cinq dernières sessions, seule l’édition 2018 a pu atteindre un pourcentage de réussite égal à 50%.  En 2020, il était de 31,22% contre 43,82% en 2019 et en 2018 il a étonnamment atteint 51,99%   contre 37,77% en 2017 et 33,99% en 2016.

Probatoire général en 2022 communauté éducative ne cache pas ses inquiétudes

Selon Jean Paul Olomo, enseignant de Mathématiques, « la Première est devenue un dépotoir. Tous ceux qui se retrouvent par accident en Seconde vont s’y refugier, puis leurs lacunes les rattrapent ». Pour Roger Kaffo Foukou, Secrétaire général du Syndicat national des enseignants du secondaire (Snaes), la particularité du Probatoire en général est d’être un examen ouvert à des candidats qui traversent six années d’école sans aucun système rigoureux de filtrage. « Ils peuvent avoir validé chaque étape de ce parcours, c’est le cas pour une minorité ou juste quelques étapes, c’est le cas de beaucoup mais ils peuvent n’en avoir validé aucune étape. On comprend dès lors pourquoi les résultats peuvent-être décevants », déclare-t-il. A l’Office du baccalauréat du Cameroun (Obc), un responsable qui a requis l’anonymat affirme que : « les enfants ne travaillent plus. Au Baccalauréat C par exemple, on n’a presque pas de moyenne en Mathématiques au Cameroun ».

Notes éliminatoires

De mauvaises performances qui persistent pourtant il y a deux ans, le ministre des Enseignements secondaires (Minesec) a annoncé la suppression des notes éliminatoires aux examens officiels. Une nouvelle mesure qu’impose l’Approche par compétences (Apc) « Avant l’entrée en scène de l’Apc, lorsqu’un candidat de la série A obtenait par exemple 04/20 en français, il était éliminé. Si en série C, on avait moins de 05/20 en Mathématiques, on était aussi éliminé », expliquait le directeur de l’Office du baccalauréat du Cameroun (Obc), Etienne Roger Minkoulou. Une note éliminatoire qui concernait les matières du premier groupe encore appelées matières de base.

Suppression du probatoire

Selon Emanuel Thobie Mbassi Ondoa, le secrétaire général de la Fédération camerounaise des syndicats de l’éducation (Fecase), « les états généraux de l’Education de 1995 ont exigé qu’on supprime le probatoire parce qu’il était une spécificité des colonies françaises et en 2014, le Minesec avec l’Apc a débuté la structuration des nouveaux curricula et effectivement, on les a écrits jusqu’en classe de 2nde parce qu’on savait que le probatoire sera bientôt supprimé. » A l’Obc, l’on apprend que l’Apc, prévoyait que dorénavant, on allait véritablement faire l’enseignement technique avec un parcours plus long de cinq ans à Polytechnique ; quatre ans dans les Collèges de l’enseignement technique (Cetic) et trois ans dans les lycées techniques à cycles cours.

 

 

Cet Apc va donner sur un sous cycle d’observation et un sous cycle d’orientation. Le sous-cycle d’observation était pour tout le monde et à la fin, on ne devait plus avoir les premières et deuxièmes années dans les établissements scolaires techniques. A la suite de cette reforme, les enfants devaient faire la 3e année de l’enseignement technique à travers un concours et ceux de l’enseignement général allaient en 4e. Cela impliquait donc que l’élève présente son Bepc en Seconde ou le Cap en Seconde et là, le probatoire disparaissait.

Probatoire général en 2022 taux de réussite de cet examen officiel qui baisse

Au Minesec un haut cadre informe que la loi de 1998 sur l’orientation de l’Education promulguée par le chef de l’Etat va ouvrir une brèche sur la suppression du probatoire. Ladite loi prévoyait que le Bepc soit passé en Seconde et non en 3; question d’arrimer le sous-système francophone au sous-système anglophone.

Même si cette suppression n’est pas explicitement exprimée, le ministre de l’Education nationale de cette époque Charles Etoundi indiquait qu’il faut une quarantaine de textes Probatoire général en 2022  pour matérialiser la réforme. C’est ainsi qu’en 2007, le ministre Louis Bapès Bapès annonce que le probatoire sera supprimé au cours de l’année scolaire 2007-2008. « Ce n’est pas le Minesec qui maintient le probatoire. Cette décision doit-être prise par le président de la République », confie sous anonymat notre source au Minesec. Et d’ajouter : « Pour qu’on annule le probatoire, il faut une décision pédagogique, administrative et politique. Et sur le plan administratif, il faudrait que la Direction des examens et concours disparaisse car elle ne servira plus à rien, est-ce qu’on est donc prêt à faire disparaitre cette direction avec un budget de 8 milliards F Cfa à gérer ? »

Sabine LEMANA

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