Production de la tomate : L’Ouest à la recherche des méthodes résilientes

Selon la délégation régionale de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) pour l’Ouest, la production de la tomate est passée de 217 606 en 2021 à 217 930 tonnes, en 2022. Un rendement qui fait de cette région, le principal bassin de production de ce fruit au Cameroun avec une production nationale estimée à 40% devant le Nord et le Centre.
Cette production se trouve menacée par les changements climatiques. D’où la tenue à Foumbout, dans le département du Noun, du 8 au 9 janvier 2025, d’une rencontre entre les acteurs clé de la filière visant à discuter des enjeux liés à la production de la tomate et des impacts des changements climatiques sur sa culture. « Avec l’ampleur des changements climatiques dans la région, nous sommes confrontés aux variations des précipitations ce qui fait que l’eau n’est pas souvent disponible pour nos cultures de tomates », confie Ali Moluh, un producteur de tomate.
Avec ces variations climatiques, il évoque aussi l’augmentation des températures qui d’après lui impacte négativement la qualité et la quantité de la tomate produite. « Depuis un certain moment, nous subissons une perturbation des saisons et cela affecte notre calendrier agricole. Aussi, nous sommes de plus en plus confrontés aux maladies qui affectent nos cultures », ajoute Claude Merlin Tchamgoué, un autre producteur de tomate.
Il y a donc, urgence à agir, souligne Félix Romain Mbida, l’ingénieur agronome qui propose de choisir des variétés de tomates adaptées. C’est-à-dire, « celles qui résistent aux maladies et aux ravageurs locaux et qui s’adaptent au sol de la région. La variété seule ne suffit pas, il faut aussi une pratique agricole durable telle que la rotation des cultures, l’utilisation du compost et du fumier. » Toujours pour résister aux changements climatiques, cet ingénieur agronome ajoute, qu’il « faut aussi savoir que la tomate nécessite beaucoup d’eau, notamment pendant la période de fructification. A cet effet, il faut mettre en place des systèmes d’irrigation efficaces et utilisez des techniques de conservation de l’eau telles que le mulchage. »
A en croire cet agronome, « toutes ces méthodes deviennent efficaces et durables si une formation et une sensibilisation des producteurs est assurée à travers l’organisation des formations et des séances de sensibilisation pour les producteurs sur les pratiques agricoles durables, la gestion des ressources en eau et la commercialisation des produits. » En plus, Louis Joseph Mbarga propose de mettre en place des systèmes de suivi et d’évaluation pour monitorer les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la production de tomates.
Mélanie Ambombo