Tomate : A l’Ouest, la production augmente de plus 300 tonnes en 2022

Augmentation de la production de tomate en 2022 à l’ouest Cameroun
La production de ce fruit est passée de 217 606 en 2021 à 217 930 tonnes en 2022, permettant ainsi de stabiliser son prix sur le marché
.Au marché A, à Bafoussam, chef-lieu de la région de l’Ouest, le tas de 5 tomates moyennes coûte 200 F Cfa. « A Bafoussam depuis la survenue de la Covid 19 et la fermeture des frontières
, il y a des producteurs qui font la tournée dans les quartiers pour proposer des cageots à prix réduit. Avec 4000 F Cfa, il est possible d’en avoir un », renseigne maman Antoinette qui en tant que commerçante a des prix préférentiels.Depuis quelques mois, ce fruit est assez abordable dans les marchés de Bafoussam. Une conséquence de la croissance de la production régionale en 2022. Elle est passée de 217 606 en 2021 à 217 930 tonnes, soit une augmentation de 324 tonnes, selon la délégation régionale de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) pour l’Ouest. Des 8 départements de l’Ouest , le Noun est le meilleur producteur avec près de 120 mille tonnes, tandis que les Hauts Plateaux et le Koung-Khi sont les localités les moins productives avec 2000 et 960 tonnes. Si l’augmentation n’est pas très significative, elle permet cependant de stabiliser les prix de ce produit sur le marché.
Toujours selon les analyses du Minader Ouest, cette augmentation se justifie entre autres par l’expansion des surfaces cultivées. Dans le Noun, principal bassin de production, la surface cultivée est passée de 4 969 ha en 2021 à 6 847 ha en 2022
. Par ailleurs, explique Prince N, propriétaire d’une plantation de tomate dans le département de la Menoua, certains groupes d’initiatives communes de la région ont reçu du Minade, des tracteurs et du matériel phytosanitaire pour booster leur production.Cependant plutôt que de se réjouir des avancées, certains producteurs ne peuvent s’empêcher de se préoccuper des pertes que vont engendrer les problèmes de conservation. « Le plus difficile dans le business des tomates c’est la conservation. Il est possible de voir pourrir une bonne partie de sa récolte et donc de ne pas avoir un retour sur investissement
. Nous sommes parfois obligés de vendre à vils prix pour limiter les pertes », regrette Gervais Mangwadji, producteur qui croit savoir que c’est ce risque non négligeable qui décourage plusieurs personnes qui veulent se lancer dans la culture de tomate.Selon la FAO, le Cameroun compte plus de 329 000 petits exploitants de tomates repartis principalement dans les régions de l’Ouest, du Centre et du Nord-Ouest . Tous ou presque rêvent de voir l’Etat investir dans la mise sur pied de plusieurs unités de transformation de tomates. En effet, en 2020, le gouvernement dans le but de remédier aux problèmes de conservation, a lancé un plan de relance de 2 millions F Cfa pour la multiplication de structures de transformation et la conservation de tomates.
Vanessa Bassale