Produits forestiers non ligneux : le moabi sort progressivement de l’informel à l’Est

La création d’une unité de transformation installée à Lomié va en plus de contribuer à limiter les pertes et les difficultés liées à la production d’huile de moabi, augmenter le volume de transformation des fruits de cette espèce de plantes à fleurs aux multiples vertus, sur le marché.

 Le moabi fait partie des produits forestiers non ligneux (PFNL) sur lequel le groupe d’initiative commune (GIC) LEKA de Ndimako dans l’arrondissement de Ngoyla, département du Haut-Nyong à l’Est, ne tire aucun bénéfice. « Les PFNL en général et le moabi en particulier sont notre capital naturel que Dieu a gracieusement offert. Malheureusement, nous ne gagnons rien en les collectant », déclare Michel Mbengou du GIC LEKA, qui regroupe 25 Baka.

A en croire cet agriculteur, les fruits récoltés de cette espèce de plantes à fleurs de la famille des Sapotaceae sont bradés faute d’acheteurs. « Nous n’avons pas d’acheteurs fixes, pas d’unité de transformation, encore moins un magasin de stockage. Par conséquence, nos produits sont bradés et chaque année nous perdons une grande quantité de la récolte », déplore-t-il.

Dans l’arrondissement de Lomié, situé à environ 100 km de Ngoyla, Angeline Eyinga, la soixantaine entamée, cumule plusieurs années d’expérience dans la transformation du moabi. Elle en fait de l’huile et du beurre qui sont commercialisés. « Le moabi est notre produit phare. Depuis le temps de nos ancêtres, son huile est utilisée dans l’alimentation et son beurre pour traiter les cheveux », explique cette agricultrice. Pour obtenir ces produits, explique Angeline, le fruit du moabi est ramassé dans la forêt pendant la période de récolte, une fois par an. Après le ramassage, le noyau est récupéré et séché pour avoir la bonne matière.

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D’après Angeline Eyinga, « même si cette activité permet de subvenir aux besoins de la famille, sa transformation manuelle depuis la nuit de temps ne permettait pas d’avoir le Moabi en quantité et en qualité ». Aussi, déplore-t-elle, les collecteurs du Moabi « manquent du matériel de collecte, des plantes pour la régénération, de moyens logistiques pour aller en forêt sur des longues distance car la déforestation a réduit le nombre d’arbres ». 

Structuration

Face à ces obstacles, la coopération allemande a entrepris de renforcer les capacités de 23 coopératives des PFNL en les dotant des unités de transformation. Selon Valérie Ntouamille Samedjoh, chargée de la transformation à la coopérative de transformation de Moabi (COTRAMO) de Lomié, sa mise en fonction en 2023 a révolutionné la production dans la zone. Avec cette unité de production, souligne-t-elle, la coopérative peut produire environ 500 litres de Moabi par an.  « Avant, c’était très pénible d’avoir un litre d’huile par exemple, mais aujourd’hui avec quelques « kombos », c’est possible. En plus, la création de la coopérative, avec plus de 100 membres actifs, a donné une valeur ajoutée à la production du moabi parce que tous les producteurs, bénéficient d’une transformation mécanisée », se réjouit cette productrice, qui explique que, la coopérative a impulsé la collecte et la vente groupés afin de booster les revenus des producteurs.

Sébastian Chi Elvido à l’Est

 

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