Adamaoua : La production de pommes de terre chute de 44% entre 2017 et 2022

Adamaoua : La production de pommes de terre chute de 44% entre 2017 et 2022

Cette filière est à la croisée des chemins dans cette région. Cela est dû entre autres à l’indisponibilité des semences, au manque de structure d’encadrement, les changements climatiques et l’arrêt des activités du Programme d’appui à la relance à la filière pomme de terre La production de pommes de terre dans l’Adamaoua.

Depuis l’arrêt des activités du Programme d’appui à la relance à la filière pomme de terre, la capacité de production de la région de l’Adamaoua a changé. Certains producteurs de pommes de terre ont dû changer de spéculation dans les surfaces emblavées. C’est le cas de Bouba Daïrou qui est devenu producteur de manioc et de patate douce dans la ville de Ngaoundéré. « On a des difficultés dans la culture des pommes de terre ici dans la ville de Ngaoundéré, il y a trop de pluie qui fait que les racines des plants pourrissent. La conséquence c’est la mauvaise production », s’indigne-t-il.

L’Adamaoua appartient à la zone des hautes savanes, avec une pluviométrie d’environ 1 500 mm/an. « D’après plusieurs études, 70% des agriculteurs de cette région cultivent la pomme de terre en se servant des eaux des pluies comme unique moyen d’arrosage de leurs plants », a confié Moustafa, agronome, non sans apprécier la pluviométrie de l’Adamaoua propice à cette spéculation considérée comme une culture de rente.

Comment améliorer la production de pommes de terre dans l’Adamaoua

Après l’introduction de cette filière dans la région de l’Adamaoua en 2008, plusieurs actions gouvernementales ont été engagées pour améliorer la commercialisation et améliorer les conditions de production des acteurs de premier plan. Notamment, la mécanisation par le biais des appuis en équipement de préparation du sol, l’appui par la production de semences certifiées, la mise en place d’infrastructures de stockage et d’un système sur les marchés.

Malgré ces efforts, la production a chuté en 2022 dans la région de l’Adamaoua. Elle est passée de 10 270 tonnes (t) en 2021 à 8 527t en 2022. Une baisse de 1 743t représentant 44%. Selon les producteurs, cette chute est due à plusieurs raisons, notamment l’indisponibilité des semences, au manque de structure d’encadrement, l’excès de pluies, les changements climatiques, etc La production de pommes de terre dans l’Adamaoua.

Entre 2017 et 2022, la région de l’Adamaoua a produit environ 71 600t de pommes de terre. Cette production est partie de 15 463t en 2017 à 8 527t en 2022, soit une chute de 6 936t par rapport à la production de départ. Le département de la Vina reste le plus grand bassin de production, avec 60 000t de pommes de terre produits durant les six dernières années. Il est suivi du Djérem, avec 6 289t, du Mayo-Banyo, avec 2 283t, du Faro-et-Déo : 2 116t et le département du Mbéré arrive en dernière position avec une production de 990,5t.

Jérôme Baïmélé

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