Nord : 4 000 producteurs de coton alphabétisés entre 2014 et 2023
Décente sur le terrain des acteurs et partenaires du projet à Badjengo

Nord : 4 000 producteurs de coton alphabétisés entre 2014 et 2023

Les apprenants âgés entre 18 et 55 ans sont répartis dans 32 centres d’apprentissage couvrant 63 villages de la région. Ce projet a pour but de résoudre le problème d’alphabétisation rencontrés chez les agriculteurs les producteurs de coton alphabétisés.

Dans la cour de l’école publique de Badjengo, situé dans la localité de Pitoa, département de la Bénoué, région du Nord, des cris d’enfants se font entendre depuis l’une des salles du bâtiment. Leurs génitrices suivent attentivement les cours depuis quelques mois dans ce centre d’apprentissage.

Les apprenants sont des producteurs de cotons choisis par les groupements d’initiatives communes (GIC) de la localité. La classe pour débutant, a 19 élèves présents, parmi lesquels trois hommes et 16 femmes, dont huit sont allaitantes. Muni de son livret d’apprenant, Haman Dawaï, 50 ans, habitant de Badjengo, est concentré sur le cours qui porte sur la famille au niveau 1. « On a d’abord fait un test avant de déterminer le niveau de chacun », relève-t-il.

Le projet d’alphabétisation des agriculteurs dans la région du Nord est une initiative de la Confédération nationale des producteurs de coton du Cameroun (Cnpcc), le ministère de l’Education de Base (Minedub) et la Sodecoton. « Il y a plus de 50% de femmes, alors que l’objectif de départ était de 30% », pécise Hyacinthe Porcher, directrice de l’alliance française de Garoua.

les producteurs de coton alphabétisés au nord Cameroun

Mise en œuvre par l’alliance française de Garoua, ce programme porte déjà des fruits. « Les apprenants sont là pour s’accomplir, pas pour les diplômes. En dehors de savoir lire, écrire, compter, peser, calculer, ils apprennent les techniques de préservation de la nature et de la biodiversité », souligne Mahamadou Sambo, inspecteur en charge de l’alphabétisation à la délégation régionale de l’Education de base du Nord.

Selon Ali Mohamed Abali, coordonnateur de ce projet, au total, 4 000 producteurs ont été formés depuis 2014 dans 32 centres d’apprentissage. « On a 2 500 élèves réguliers et 1 500 auditeurs libres. Chaque année, 1 072 sont prise en charge et perçoivent chacun 500 F par jour », précise-t-il.

Grâce à cette formation, Djibrilla Adamou, 38 ans, est devenu membre de l’équipe d’achat de coton et secrétaire général du comité de gestion de la Sodecoton à Bouba Labaye, situé non loin de Badgengo. « Je croyais que tout était fini pour moi, mais je me suis rattrapé à l’école grâce à ce projet », se conforte-t-il.

La région du Nord fait partie des zones d’éducation prioritaire (ZEP) au Cameroun. Ayant 25% d’hommes et 55% de femmes non instruits, d’après la 5e Enquête Démographique et de Santé du Cameroun (EDSC-V), le Nord fait également partie des trois régions aux taux d’instruction les plus bas au Cameroun.

Jérôme Baïmélé

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