Agriculture : Le Centre polyvalent de formation de Mbouo dans l’étau de la Covid-19
Les poulets pantalonnés biologiquement produits par le CPF de Mbouo par Bandjoun.

Spécialisé dans la culture biologique, cet établissement situé dans le département du Koung-khi à l’Ouest se remet progressivement en selle après un ralentissement de près de 80% de ses activités, imposé par la pandémie de Covid-19.

Produire des cultures vivrières et faire de l’élevage sans faire usage des produits chimiques de synthèse, voilà ce qui fait la particularité du Centre polyvalent de formation (Cpf) de Mbouo-Bandjoun. L’établissement situé dans le département du Koung-Khi dans la région de l’Ouest a fait de la formation agro-pastorale biologique sa spécialité. Bien que pas encore dans les habitudes de nombreux Camerounais, la culture biologique a visiblement trouvé un terrain fertile dans cette école de formation. Qui, pour une meilleure visiblement de leurs résultats, a mis sur pied un espace commercial assez spécifique : le marché vert.

Jusqu’à l’année dernière, cet espace marchand peu commun dans le terroir ouvrait tous les 1er et 3è samedi de chaque mois. La clientèle toute aussi particulière pouvait alors s’approvisionner en produits locaux issus de l’agriculture et de l’élevage. Des produits biologiques produits par des apprenants (anciens et nouveaux) de cette école de formation qui accompagne les jeunes désœuvrés et déscolarisés à l’auto-emploi. « Dès l’avènement de la Covid-19, ce marché a été arrêté. L’impact est important, les produits périssaient parce que ces jeunes n’arrivaient plus à vendre. », déplore Patrick Kom, l’un des formateurs de l’école.

Les poulets pantalonnés biologiquement produits par le CPF de Mbouo par Bandjoun.

Impact de la Covid-19

En effet, la survenue de la crise sanitaire en mars 2020 au Cameroun, a mis à mal l’activité de cette école de formation. Outre le marché vert qui a fermé, le programme de formation également a connu des perturbations. « Lorsque la pandémie a démarré, la formation des jeunes, surtout la formation pratique n’est pas arrivée à terme. Les jeunes ont été sommés de rester à la maison puisqu’il fallait respecter les mesures gouvernementales. La distanciation sociale s’est imposée et le suivi de leur formation pratique n’a plus été ce qu’il fallait », explique cet enseignant.  « Globalement, sur la formation, il y a un gros impact. Des problèmes pour organiser les évaluations, qui ont par ailleurs été faites en ligne, ce qui n’est pas dans nos objectifs. Problèmes dans l’exécution des commandes et ça impacte les jeunes formés qui ont du mal à mettre sur pied leurs projets ce qui les pénalisent », renchérit Daniel Martin Ngwanou, le directeur du Cpf.

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Aujourd’hui, c’est un centre affecté à plus de 80% qui essaie de se remettre sur pied. « Actuellement nous avons redémarrer avec le marché vert, qui redécolle timidement. Il n’a plus la même ampleur qu’il avait avant la pandémie de Covid-19 », souligne Patrick Kom. Crée en 1981 le Cpf a à son actif déjà plusieurs promotions d’étudiants formés en agro-pastoral biologique et en santé. C’est une structure de l’Eglise évangélique du Cameroun (Eec) qui a pour tutelles le ministère de la Formation professionnelle et celui de la Santé Publique.

Marie Louise MAMGUE et Marthe NDIANG

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