Les épreuves de physiques, chimie et science de la vie et de la terre du baccalauréat des séries C, D, et TI qui ont été reprises les 3 et 4 août 2020, ne sont pas, selon certains témoignages, les seules à avoir fuitées.  

Candidate au baccalauréat D, Mélissa Seunou avoue avoir eu le moral qu’il fallait pour composer à nouveau les épreuves de physique, chimie et science de la vie et de la terre (Svt). Même si les conditions d’examen étaient toutes aussi étranges que le fait de reprendre ces épreuves, l’élève déclare avoir composée dans des conditions normales.

En effet, suite à une fraude enregistrée lors du passage de ces 3 épreuves, le ministre des Enseignements secondaires, Nalova Nyonga a instruit leur reprise le lundi 3 et mardi 4 août 2020 pour les candidats au baccalauréat général, séries C, D, et TI. A en croire certains candidats, ces nouvelles épreuves étaient aussi toutes abordables que les précédentes, à quelques exceptions près. « Je ne vois pas une différence entre ces épreuves et les précédentes, peut-être parce que j’ai appris mes leçons. En dehors de la physique, ce n’était pas vraiment difficile », révèle Christian M. candidat au baccalauréat D. Pour Mélissa, la difficulté s’est trouvée ailleurs « De toutes les matières, la Svt était la plus difficile », a-t-elle ajoutée.

Fuite

Au regard du déroulement de certaines épreuves scientifiques dans certains centres d’examen, des enseignants ont avoué que le gouvernement n’avait pas d’autres choix que de reprendre ces épreuves. « Je n’ai jamais vu autant d’enfants demander la permission pour aller aux toilettes. Ils y avaient carrément affiché la correction des épreuves », se souvient une enseignante qui a requis l’anonymat. D’après cette dernière, les épreuves reprises n’ont pas été les seules fraudées. « Soupçonnant ce qui se tramait, le surveillant a découvert le pot-au-rose. Les épreuves de Svt, de Chimie, et même de mathématiques étaient comptées dans le lot. Les élèves avaient déjà la correction de toutes les épreuves scientifiques majeures », a-t-elle relevé. A en croire un autre enseignant, les séries scientifiques n’ont pas été les seules concernées par la fraude.  « Certains candidats ont témoigné que l’épreuve de littérature de Terminal A4 a été traitée la veille par plusieurs élèves. Mais le deuxième jour, ils se sont partagés une autre épreuve venant de la même source, qui cette-fois ci, s’est avérée fausse », relate cet enseignant.

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En attendant les résultats de l’enquête ouvertes pour découvrir l’origine des fuites, les soupçons pèsent sur les chefs de centre d’examen. Le ministère des Enseignements Secondaires tout comme l’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC), chargé de l’organisation dudit examen se dédouanent chacun de ce scandale qui a entaché cette édition du baccalauréat général. « La tricherie ou la fraude reste un fléau qui mine les milieux scolaires. Tant qu’il y aura examen, il y aura toujours le risque de parler de tricherie, parce qu’il s’agit d’un comportement qui est certes humain, et qui finit aussi par avoir des habitudes dans les milieux organisationnels qui concernent le monde scolaire », a expliqué Dr. Georges Mboe, chercheur et enseignant à l’université de Dschang, dans une interview accordée à la radio nationale.

Pour lui, la chose à déplorer dans ce phénomène où les parents, les enseignants, les élèves, les établissements scolaires, et même le gouvernement se trouvent salis est cette course vers des reconnaissances sociales.

Près de 120 000 candidats étaient à l’assaut de cet examen qui s’est déroulé en pleine pandémie de Covid-19.

Michèle EBONGUE

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