Comeci : Le décès du liquidateur met une pause à l’enrôlement
L'ex-direction générale de Comeci

L’enregistrement des créanciers de la microfinance entamé le mercredi 24 mars 2021 et qui devait durer 60 jours, a été suspendu pour un délai encore inconnu.

A la direction générale de Comeci ce jeudi 28 avril 2021, aucun ex-épargnant n’attend devant le bâtiment. Contrairement aux précédentes semaines, l’entrée est calme et vide. Des cars et autres véhicules de transport en commun sont stationnés à l’entrée du bâtiment qui porte encore le nom de la défunte microfinance.

Aucun agent de sécurité ne crie pour attirer l’attention des créanciers, pour cause, l’enrôlement est suspendu. « Suite au décès du liquidateur de Comeci de suite de Covid-19, il est porté à la connaissance des créanciers de Comeci Sa que les activités de production de créances sont momentanément suspendues jusqu’à nouvel ordre. Nous vous prions de bien vouloir prendre votre mal en patience », lit-on dans le communiqué qui date du lundi 19 avril 2021et qui porte le cachet du liquidateur et Syndic, affiché sur la porte en vitre de la microfinance.

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Malgré l’annonce de la suspension du recensement, certains ex-épargnants continuent de se rendre sur les lieux. « Les gens viennent ici tous les jours, même ce matin encore, plusieurs sont venus se faire enregistrer, mais ont constaté que les portes étaient fermées », fait savoir Ahmadou M, riverain. Qui ajoute que des créanciers résidant à Douala ne sont pas les seuls à se rendre sur le site de l’enrôlement. « Ce matin encore, un homme est venu de Bafoussam pour ici. Il a pris mon numéro pour être au courant du jour de la reprise des enregistrements », témoigne  Noelle S, une commerçante.

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Ce que dit la loi

A en croire Me Bernabé Youdom, le décès du liquidateur ne devrait pas suspendre l’enrôlement des créanciers, même si la loi n’aborde dans aucun texte, ce qui revient de faire en cas de décès du liquidateur. « Sauf lacune, un autre liquidateur doit être nommé (par la Cobac Ndlr) dans les brefs délais. Si les locaux sont scellés, même en attendant la nomination, les portes devraient être ouvertes pour que les épargnants continuent de s’inscrire », souligne l’avocat au barreau du Cameroun.

L’ avocat révèle que le règlement Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) n°2801 relatif à la liquidation des établissements de microfinance de première catégorie dans son article 8, indique que le liquidateur peut être révoqué par la Cobac s’il n’a pas accompli la mission qui lui a été confiée dans les délais impartis, soit 6 mois maximum renouvelable une fois. Aussi, s’il est coupable de mauvaise conduite professionnelle, s’il a commis une malversation, s’il est reconnu incompétent, incapable de remplir correctement ses fonctions.

C’est alors qu’en principe, « après la clôture des enregistrements, le liquidateur doit passer à la seconde phase qui est par ailleurs la plus complexe, celle du payement des créanciers ». Seulement, pour le faire, il faut en amont réaliser le passif, car la liquidation indique l’absence de liquidité. « Le liquidateur doit réaliser les actifs du patrimoine, vendre les immeubles, les biens mobiliers, parce qu’à côté de la liquidation, il y a d’autres charges », confie Me Bernabé Youdom. Qui ajoute : « Il faut la masse financière pour désintéresser tout le monde. Et il faut savoir que la créance est payée de manière séquentielle et c’est généralement des moratoires, parce qu’on ne peut pas payer toutes les créances ».

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Michèle EBONGUE

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