Microfinance : Les Ex-épargnants de Comeci conviés à produire leur créance

5 ans après sa faillite, le liquidateur de la Compagnie Equatoriale pour l’épargne et le crédit donne 60 jours aux créanciers pour produire les justificatifs de leurs dépôts.

Plus d’une centaine de personnes attendent devant le bâtiment carrelé blanc qui porte l’enseigne de Comeci ce mardi 30 mars 2021. Précisément à son ancienne direction générale située non loin du lieu-dit ancien Dalip au quartier Akwa, le centre commercial de Douala.

Des hommes et des femmes dont l’âge varie entre 30 et 60 ans se bousculent à l’entrée de cette microfinance qui a fermé ses portes depuis septembre 2016. Ils sont pour certains, assis soit sur les abords du bâtiment, soit sur des morceaux de cailloux éparpillés devant le bâtiment qui sépare la compagnie du trottoir. Certains sont assis sur des motocycles garés aux alentours dudit immeuble.

Aucune distanciation sociale, qui fait pourtant partie des mesures barrières prescrites dans la riposte contre la maladie à Coronavirus n’est respectée ici, et personne ne semble s’en préoccuper. Parmi ceux qui arborent le masque facial, certains s’en séparent à chaque prise de parole.

Venus pour la plupart aux premières heures de la matinée, les créanciers de Comeci attendent impatiemment d’être servi. « Pour l’instant personne n’a accès à la salle, on délivre juste les numéros de passage », renseigne Rodrigue Wandji. Qui ajoute « Je suis ici depuis 5heures du matin, et ça grouillait déjà de monde. Il y en a même qui m’ont dit être là depuis 3 heures du matin pour éviter les embouteillages ».

Contrairement à Rodrigue, Libeline fait les allées et venues depuis lundi 29 mars 2021, dans le but d’obtenir le fameux numéro. « C’est fort de notre patience qu’on nous a finalement servi hier. On a cessé de donner les numéros lorsqu’ils étaient déjà à 300, mais parce que nous sommes restés jusqu’à la fermeture à 17heures, les agents de sécurité, nous ont donné des numéros et ce matin, le service a commencé par nous. Du coup moi dont le numéro allait au-delà de 200, me suis retrouvée à la 22e place », confie-t-elle.

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L’épargnante qui réclame 800 000 F Cfa à la microfinance espère au moins recevoir une partie de l’argent épargnée si jamais elle ne recevait pas la totalité. « Si on me remet mon argent, je vais cette fois-ci le garder dans une banque fiable, parce que le garder chez soi, n’est non plus une garantie de sécurité », souligne-t-elle.

Rodrigue qui espère également recevoir son dû, (près d’un million), avoue être embarrassé. « C’est une blessure qu’on vient de rouvrir, alors qu’elle était déjà cicatrisée », dit-il.

Mais pour l’instant, il n’est que question de « produire leurs créances (Justificatifs de leurs dépôts : titres de créances) auprès de monsieur Towoua, liquidateur bancaire et Syndic en ses bureaux sis au siège de la liquidation Comeci… dans un délai de 60 jours », lit-on dans Cameroon Tribune, édition du mercredi 24 mars 2021.  Joint au téléphone pour plus de détails sur le déroulement de cette opération, toutes les tentatives de datacameroon ont été vaines.

Michèle EBONGUE

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