Est : Seulement 31 sages-femmes pour 167 aires de santé 
Mobilisation des sages-femmes à l’Est à l’occasion de la célébration de leur journée mondiale

Est : Seulement 31 sages-femmes pour 167 aires de santé

Ce déficit selon le corps médical explique en partie l’augmentation du ratio de mortalité maternelle et néonatale enregistré dans cette région qui abrite un nombre important de réfugiés centrafricains sages-femmes dans les aires de santé .  

A l’Est les sages-femmes se font rares dans les hôpitaux.  « Le constat fait lors de nos descentes dans les formations sanitaires est que la majorité de ceux qui s’occupent de la santé de reproduction ne sont pas des sages-femmes, ni des maïeuticiens (non donné aux hommes exerçant cette profession médicale : ndlr) », regrette Annie Hortense Atchoumi, présidente nationale de l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun (Asfac).

Une observation confirmée par une source à la délégation régionale de la Santé publique de l’Est qui confirme que cette région compte seulement 31 sages-femmes et maïeuticiens pour 167 aires de santé. Faute de sages-femmes et maïeuticiens, les femmes décèdent soit pendant la grossesse, l’accouchement ou pendant les 42 jours qui suivent la terminaison d’une grossesse selon les sources médicales.

Les audits des décès maternels et néonataux effectués dans cette région avoisinent 50 décès par an. « Du coup, le taux de mortalité maternelle et infantile resté élevé dans cette région. Aussi importante que soit notre profession, c’est depuis quelques années seulement qu’elle a officiellement été reconnue dans notre pays. Ce qui donnait l’impression que nous exerçons un métier qui n’était pas reconnu. La preuve, nous ne sommes pas nommés à des postes de responsabilité comme certains de nos collègues », souligne la présidente de l’Asfac.

Pourtant, ce sont des mains par lesquelles des milliers de vies transitent chaque jour de l’état fœtus à celui de citoyen. A cela s’ajoute selon elle, le grand désordre observé dans le système de santé camerounais à travers différents types de formations. « Je ne comprends pas pourquoi on compte actuellement une pléthore d’écoles de formation avec des cursus et diplômes différents », s’indigne Annie Hortense Atchoumi qui mène depuis des années un plaidoyer en faveur des sages-femmes/Maïeuticiens.

Réunies à Bertoua du 03 au 05 mai 2023 dans le cadre des 14ème journées scientifiques nationales couplées à la célébration de la journée mondiale de la sage-femme, plus d’un millier de membres de cette association professionnelle qui œuvre pour la promotion de la profession et la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile ont tablé sur les problèmes qui minent leur profession sous le thème : « Humanisation des soins pour une maternité à moindre risque ».

Occasion pour elles de faire une analyse systématique et critique de notre système de santé. Malgré les efforts du ministère de la Santé publique (Minsanté) soutenus par le Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa), les chiffres officiels font état d’un taux de mortalité maternelle de 669 décès pour décès pour 100.000 naissances par an. Le taux de mortalité néonatale quant à lui est de 29 pour 1000 par an.

Ange-Gabriel OLINGA BENG à Bertoua

A lire aussi :  Santé : Au Cameroun, le mal-être du corps médical

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.