Cameroun : 22% de la population en insécurité alimentaire

Cameroun : 22% de la population en insécurité alimentaire

Présentée par le Minader le 03 mai 2023 à Yaoundé, ce n’est pas la première fois que le pays vit cette situation. Face à cette situation qui perdure, il est proposé à l’Etat entre autres, de rendre l’agriculture attractive, de former les acteurs de la chaîne alimentaire dans la production, la transformation, de suspendre la douane sur les équipements agricoles population dans l’insécurité alimentaire.

Le Cameroun a connu une baisse de rendements agricoles en 2022 comparée à 2021. Une chute qui n’est pas anodine selon le ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader), Gabriel Mbairobé. Elle fait suite à divers facteurs tels que la rareté et la flambée des prix des intrants agricoles et les effets dévastateurs des changements climatiques.

Une situation qui fait que 22% de la population du Cameroun est en insécurité alimentaire selon les résultats du Cadre harmonisé des zones à risque et d’identification des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle au Cameroun au cours de la période de mars à mai 2023. Ainsi, pour la période allant de mars à mai 2023, 11% de la population est en situation d’insécurité aiguë dont 1% en phase d’urgence soit 335.899 personnes et 10% en phase de crise soit 2.676.204 personnes. Au total, ce sont donc 6.093.718 personnes qui sont sous pression.

Les populations dans l’insécurité alimentaire au Cameroun

Ce n’est pas la première fois que des Camerounais sont en insécurité alimentaire. « La sécurité alimentaire est le fait que la nourriture se trouve accessible, disponible en quantité et en qualité pour tous », explique Mohamed Foupouapouognigni, ingénieur de conception agricole et alimentaire et spécialiste des systèmes alimentaires. Pour comprendre l’insécurité alimentaire dans laquelle le Cameroun se trouve depuis des années, cet ingénieur invoque : « l’absence de mécanisation dans l’agriculture qui a pour conséquence un très faible rendement à l’hectare ; les pertes post-récolte où 40% des productions sont perdues dans les champs à cause du manque des techniques agricoles et les difficultés liées au transport. »

On se souvient qu’en 2020 avec la crise du Covid-19,  Bernard Njonga, formulait huit principales étapes pour résoudre ce problème. Il proposait entre autres de réquisitionner et engager à la production tout ce qui est facteur de production sur le territoire national ; instruire et engager les collectivités locales à identifier et mettre à disposition, les terres agricoles disponibles sur leurs territoires population dans l’insécurité alimentaire.

Pour sa part, Mohamed Foupouapouognigni propose à l’Etat de rendre l’agriculture attractive ; de former les acteurs de la chaîne alimentaire dans la production, la transformation, la distribution et même dans la consommation ; de suspendre la douane sur les équipements agricoles. « L’agriculteur a besoin des équipements et des entrants et non qu’on créé des fonds à les distribuer qui seront encore détournés.  Au-delà de la mécanisation, il faut penser aux systèmes d’irrigations et pourquoi pas à l’intelligence artificielle », tranche t’il.

Mélanie Ambombo

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