Innovation : La digitalisation au cœur des reformes bancaires.

Les solutions numériques du secteur bancaire s’imposent au continent africain qui connait encore des difficultés d’accès à internet et à l’électricité.

Pour simplifier la vie de sa clientèle, les banques se tournent de plus en plus vers la transformation digitale. Une manière de faciliter les transactions et autres échanges entre elle et ses clients, d’où l’implication de la banque de demain. Qui à en croire l’Association professionnelle des Etablissements de crédit du Cameroun (Apecam), est une innovation de l’activité bancaire, dont le modèle ne peut passer que par le digital. « Ça va simplifier les choses, même pour la grand-mère qui est au village, et qui ne sait peut-être pas écrire », explique Pierre Kam. Le secrétaire général de l’Apecam, qui affirme qu’en plus de simplifier les vies, le digital va permettre d’augmenter les volumes de crédits autant chez les particuliers, qu’au niveau des grandes entreprises.

Ce modèle, explique Pierre Kam, sera également l’occasion pour les banques, de pouvoir traiter des grands volumes d’opérations. « Jusqu’ici, les gens n’ont pas confiance au système digital numérique parce qu’on ne touche pas les billets. On aime le papier, on aime donner son argent à quelqu’un, et qu’on lui délivre un reçu. On n’est pas encore habitué à la signature numérique, on n’est pas habitué à déposer de l’argent dans un mur, dans un petit box… », déplore le représentant de l’Apecam.  Qui ajoute : « La banque de demain va venir avec beaucoup de médiations ».

Cependant, Ismael Fanny, Directeur exécutif adjoint de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire, pense que les choses se feront en plusieurs phases. Notamment avec les populations jeunes et très connectées qui se tournent vers des outils technologiques avec aisance, et celles d’en face, moins outillées au numérique.

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Il faut donc, comme l’a souligné Dhafer Saidane, professeur à Skema business School, sortir du schéma des banques des années 1970-1980, et faire du Dowd Kevin, qui consiste à comprendre les clients et à coller aux besoins. Même si certains pays africains ont encore besoin des prérequis tels que l’accès à internet et à l’électricité. « Qu’est-ce qu’une banque pourrait apporter si le gouvernement ne fait pas sa part ? On est capable de beaucoup de choses, mais nos politiques doivent nous aider », a relevé Nicolas Lemme, administrateur Directeur général Bgfi-bank Guinée-Equatoriale. Ces échanges ont été menés lors de 12e édition de l’Africa banking forum qui s’est tenue du 5 au 6 juillet 2021 à Douala sous le thème la banque africaine à l’ère de la disruption.

Michèle EBONGUE

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