Désordre urbain : Bras de fer entre les commerçants et la police municipale au marché Ndogpassi
Une vue du marché Ndopassi

Malgré l’ultimatum de la commune de l’arrondissement de Douala 3e, les commerçants s’obstinent à occuper la voie publique, une situation qui crée des accidents de circulation et des embouteillages.

Des vivres frais, des ballots de vêtements, des objets de décoration et bien d’autres commerces sont installés sur la route qui va du marché Ndogpassi au lieudit Entrée lycée dans l’Arrondissement de Douala 3e.  Ici, les piétons et les commerçants partagent le trottoir, d’où la difficulté à se mouvoir aisément. Le constat est le même sur la chaussée, avec les motocycles et les véhicules, parmi lesquels les gros porteurs.

D’ailleurs, c’est au passage de ces automobiles, que les commerçants s’activent, sans se presser, à débarrasser la chaussée. Une situation qui explique les récents accidents survenus dans ce quartier de l’arrondissement de Douala 3e. « C’est ici que s’est produit l’un des accidents. Deux femmes ont perdu la vie, alors qu’elles s’apprêtaient à acheter de la tomate. Le commerçant lui, n’a rien eu. Il a certainement été traumatisé, parce que depuis le drame, il n’est plus jamais revenu vendre », raconte Léon R, chauffeur de mototaxi.

Une vue du marché Ndopassi

Cependant, rien ne semble avoir changé depuis l’accident de circulation, car l’emprise de la voie publique par les commerçants reste la même. « Les commerçants sont revenus vendre le lendemain de l’accident. L’endroit était comme à l’accoutumé, bondé de marchandises », raconte le chauffeur de mototaxi.

En raison de ces récurrents accidents, le maire de la Commune de Douala 3e s’est engagé à faire libérer la voie publique. Une bataille que mène également le maire de la ville depuis le 22 juin 2021, dans le cadre de l’opération « restituer le trottoir aux piétons ». Cette opération doit s’accentuer aux lieux-dits Entrée bille, marché Ndogpassi et Entrée lycée dont les rues sont saturées de jour comme de nuit, par les commerces exposés aussi bien sur la chaussée qu’au trottoir.

Riposte

Pour dissuader ces vendeurs, les agents de la police municipale de Douala 3e se rendent pratiquement tous les jours au marché Ndongpassi. Ce mardi 6 juillet 2021, ils sont une dizaine environ, vêtus d’un uniforme noir, qui se sillonnent cet espace marchand. « Nous sommes ici pour faire libérer les trottoirs, les espaces publics, et les commerçants le savent. Ce n’est pas facile, car il y en a qui obéissent facilement, et d’autres pas. Pour le moment, c’est la sensibilisation, en attendant les moyens logistiques pour la répression. Aussi, la construction du lieu de recasement n’est pas encore achevée », explique Campus Kamga, chef d’équipe du marché Ndogpassi, qui ajoute que l’objectif est de décourager les populations à occuper la voie publique.

En effet, le nouveau site de recasement est quasi désert, sans aucune habitation, excepté la présence de quelques commerçants qui sont pour la plupart, partis de la voie publique. « Je suis installée ici depuis 3ans, et ça fait environ 7 mois que l’endroit est comme ça. On avait nos magasins ici, et d’autres leurs habitations. On a tout cassé pour aménager un site de recasement, mais depuis, rien n’est fait. On a désherbé l’endroit il y a une semaine, en disant que les travaux vont être entamés, mais ce n’est toujours pas le cas », explique une commerçante. Pourtant, sont perceptibles sur la rue qui longe vers le lieu-dit entrée lycée, des bâtiments en construction qui en croire certains commerçants, sont une partie du maché en construction.

Michèle EBONGUE

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