Justice : L’Afrique centrale et de l’Ouest ont le plus bas taux de détention d’enfants

Au niveau mondial, on estime à 261 000 le nombre d’enfants en conflit avec la loi. D’après l’Unicef qui appelle à une réforme de la justice des mineurs, l’Amérique du Nord a le taux régional le plus élevé, soit 137 ‰ d’enfants tandis que l’Afrique de l’Ouest et Centrale le plus bas avec 8%.

Les enfants détenus, explique le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), notamment avant et après leur procès, dans un contexte d’immigration, de conflits armés ou de sécurité intérieure, ou vivant en prison avec leurs parents, sont souvent incarcérés dans des espaces exigus et surpeuplés. Ils sont privés d’accès à une alimentation, à des soins de santé et à des services d’hygiène adéquats, et sont exposés à la négligence, à la maltraitance physique et psychologique et aux violences liées au genre. Un grand nombre d’entre eux se voient refuser le droit à un avocat et sont privés de leur famille, et ne sont pas également, en mesure de contester la légalité de leur détention.

Dans son récent rapport Estimating the number of children deprived of their liberty in the administration of justice (Estimation du nombre d’enfants privés de leur liberté dans le cadre de l’administration de la justice), publié le 15 novembre 2021, cette agence onusienne indique que 261 000 enfants au monde, sont privés de liberté. Ils sont accusés ou jugés coupables d’avoir commis une infraction ou sont en détention. Ils bénéficient pourtant d’une protection et des droits fondamentaux de l’homme que garantissent plusieurs instruments internationaux et régionaux relatifs à la justice pour enfants. Mais, ils sont souvent placés en garde à vue, dans des centres de détention, des prisons et d’autres lieux de détention en violation des traités, normes et standards internationaux.

Indicateurs

D’après cette étude, des données sur d’autres indicateurs liés à la justice pour les enfants étaient disponibles mais pas sur le nombre d’enfants privés de liberté dans l’administration de la justice. 159 pays, soit 87 % de la population mondiale d’enfants âgés de 0 à 17 ans, répondent aux critères d’inclusion dans la base de données. Parmi les pays pour lesquels des données ont été exclues, trois ne répondaient pas à la définition des enfants en détention en raison d’un conflit avec la loi et deux n’avaient pas de sources de données vérifiables. Parmi les pays dont les données répondaient aux critères d’inclusion, 71 seulement disposaient de chiffres ventilés par sexe. Un quart des pays disposent de données qui datent de 2020, et un autre quart fournissait des données pour 2019.

Sur les 159 pays dont les données répondaient aux critères d’inclusion, 76 se référaient à des enfants. Cependant, la limite inférieure de la tranche d’âge pour cette population n’a pas été fournie. Alors que sur les 83 pays qui ont précisé une tranche d’âge, la tranche 14-17 ans est la plus touchée. Vingt pays ayant précisé une tranche d’âge ont signalé que des enfants plus jeunes que l’âge légal de la responsabilité pénale étaient également en détention.

Au niveau régional, l’Amérique du Nord a le taux le plus élevé d’enfants en détention, soit 137 pour 100 000 enfants.  Cependant, l’Amérique latine et les Caraïbes recensent le plus grand nombre d’enfants en détention ainsi que le deuxième taux le plus élevé, soit 77 ‰ d’enfants. L’Afrique de l’Ouest et Centrale présentent le taux le plus bas avec 8 ‰ d’enfants. Au Cameroun, les mineurs représentent 2,6% de la population carcérale, estimée à 22 430 au 31 octobre 2020, selon le Word Prison Brief. Pour l’Unicef, ces estimations peuvent offrir des orientations aux gouvernements sur les domaines sur lesquels concentrer les réformes de la justice pour mineurs et de la protection de l’enfance.

Marie Louise MAMGUE

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