Médias : 16 cas d’agression contre les journalistes recensés entre 2019 et 2021 au Cameroun

D’après le rapport analytique d’ADISI Cameroun sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité pour les crimes contre les journalistes au Cameroun, les forces armées et les terroristes sont les principaux auteurs des agressions de ces professionnels de médias.

Les journalistes sont sujet à de multiples violations au Cameroun. Des forfaits commis autant par des Forces armées que des terroristes. C’est du moins, ce que relève l’Association pour le Développement Intégré et la Solidarité Interactive (ADISI-Cameroun), dans son rapport analytique sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité pour les crimes contre les journalistes au Cameroun 2019-2021.

Cette analyse récemment publiée, met en exergue les déboires des journalistes dans l’exercice de leur métier. Ils subissent des arrestations et détentions arbitraires, des attaques physiques et verbales, des tentatives d’assassinats. Certains deviennent des déplacés internes du fait des menaces qui pèsent sur eux, tandis que d’autres décèdent suite aux traitements inhumains ou assassinats.

Entre août 2019 et aout 2021, 16 cas d’agression contre les journalistes, ont été recensés dans le cadre de cette étude. Notamment celui de Davina Lyse Nguili Ikouma, une jeune diplômée d’école de journalisme qui a passé 6 jours (du 13 au 19 mars 2021) à la Police judiciaire (Pj) de Douala Bonanjo. Elle a été accusée de diffamation à l’endroit de la Directrice Générale de Société Générale Cameroun, sur une plateforme d’informations en ligne. Fame Bunyui Fakeh, journaliste exerçant à la Cameroon Radio Television (Crtv) a été kidnappée le 13 mars 2021 dans une forêt à Buea, dans le Nord-Ouest Cameroun, puis libérée le lendemain.

Alors que plusieurs ont pu regagner leur domicile après leur séjour soit dans les geôles, soit en forêt avec leurs ravisseurs, d’autres n’ont pas eu ce privilège. Comme Samuel Ajekah Abuwe, connu sous le nom de Samuel Wazizi. Le journaliste de Chillen Muzik and TV (CMTV) a perdu la vie en prison.

Accusé d’être un « terroriste » par les autorités, Samuel Wazizi, est porté disparu depuis le 7 août 2019, date à laquelle il a été transféré d’un commissariat de police de Buea jusqu’à l’annonce de sa mort. « Au regard de ce qui précède, force est de constater que la situation sécuritaire des journalistes, que ce soit en zone de crise ou autre part sur le territoire camerounais, n’a pas changé depuis plus de cinq ans », renseigne le rapport. Qui révèle également que les cris d’alerte des journalistes victimes de violences, ainsi que ceux des acteurs de la société civile spécialisés dans la défense des droits de l’homme et de liberté d’expression, n’améliorent pas la situation de ces professionnels de médias. « Tout porte à croire que plus le temps passe, davantage les journalistes sont exposés à tout type de danger dans l’exercice de leur travail », décrit le document.

Produit par ADISI-Cameroun et financé par African Freedom of Expression Exchange (Afex), ce rapport dresse quelques recommandations en vue de renforcer la lutte contre les violences sur les journalistes. Autant à l’endroit des journalistes, qu’à celui des promoteurs et patrons d’entreprises de presse, en passant par le gouvernement et la société civile.

Michèle EBONGUE

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