Ouest : 100 kg de haricots améliorés pour dynamiser la filière

Ouest : 100 kg de haricots ameliorées pour dynamiser la filière

Ces semences améliorées offrent un rendement oscillant entre 2,5 et 3,5 tonnes par hectare contre 1 et 2 tonnes maximum pour les variétés traditionnelles la filière haricots améliorés à l’Ouest.

C’est avec le sourire aux lèvres que Maman Gisèle quitte l’esplanade de la sous préfecture de Bafoussam II, le 18 mars 2023. Dans sa besace, se trouvent quelques grammes de fientes de poule pour fertiliser le sol et des semences améliorées de haricot, reçues gratuitement lors d’une cérémonie initiée par Pascal Nguihe Kanté, le Secrétaire général adjoint des services du Premier ministre. « Je suis pressée d’aller mettre ces semences en terre pour voir comment elles vont se comporter », confie la cultivatrice qui a encore en mémoire les paroles des experts qui ont insisté sur le fait que ces semences offrent de meilleurs rendements. En effet, il s’agit de semences certifiées par l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) et classées parmi les plus productives.
De façon concrète, « si les phases de semis et de germination sont bien respectées, ces nouvelles semences offrent un rendement oscillant entre 2,5 et 3,5 tonnes par hectare contre 1 et 2 tonnes maximum pour les variétés traditionnelles », indique les experts de la délégation régionale de l’Agriculture et du développement rural (Minader) de l’Ouest. Ces derniers ajoutent que cette variété a l’avantage d’être plus adaptée aux changements climatiques.

Parlant de ces semences améliorées, Martin Ngueguim, un des responsables de l’IRAD de Foumbot expliquait dans une interview accordée au journal SciDevet, qu’elles sont « plus riches en protéines, zinc, calcium et fer. Elles peuvent donner des récoltes quatre fois plus importantes que les semences communes. En plus, elles sont résistantes aux maladies du haricot comme la maladie de la toile et la maladie des taches angulaires » .

Une version du haricots améliorés pour dynamiser la filière dans l’Ouest Cameroun

Producteur de haricot à Bandjoun, Emile Tonga relève cependant que les semences améliorées de haricot sont plus coûteuses. « Il n’est pas toujours facile de trouver des points de vente de semences améliorées. Pour satisfaire la demande, il s’est développé un système de contrefaçon qui suscite la méfiance de certains agriculteurs», déplore-t-il, en proposant des campagnes de sensibilisation pour aider les agriculteurs à reconnaître et identifier les semences améliorées authentiques.

S’il n’y a pas de données récentes sur la production nationale de cette légumineuse, la nouvelle variété qui a été distribuée à la population devrait permettre de satisfaire la demande locale. Selon un rapport du Comité de liaison entrepreneuriat-agriculture-développement (Colead), une organisation à but non lucratif dont la mission est de faciliter et de mettre en œuvre toute action permettant d’accroître la contribution du secteur agricole à la réalisation des Objectifs de développement durable(ODD), le haricot a été compté en 2017, parmi les 10 principales cultures horticoles au Cameroun.

Vanessa Bassale

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