Rentrée scolaire : A la maternelle, le pari des enseignants à appliquer les mesures barrières
Une classe Nursery School de la Cité-Sic

Dans les écoles maternelles de Douala, en plus de convaincre les parents au respect des mesures barrières contre la Covid-19, les enseignants sont confrontés à la difficulté d’arrimer les tout-petits. 

A peine a-t-il été installé devant sa table, que le jeune garçon se déplace, dès que madame Agnès, sa maîtresse, a le dos tourné. C’est pourtant la deuxième fois que cet écolier d’à peine 4 ans, est installé à sa place. Mais, le bout de chou, vêtu comme ses camarades de classe d’un tablier bleu tente toujours de rejoindre le groupe assis à la première table de l’une des trois rangées disposées pour accueillir les élèves au cours de l’année scolaire 2020-2021, entamée le 5 octobre. Dans cette salle de classe de Nursery School de la Cité-Sic dans l’arrondissement de Douala 5e, les tables ont été disposées de façon à respecter la distanciation entre les élèves. Chaque rangée contient trois tables autour desquelles sont installés trois apprenants.

Ce mardi 6 octobre 2020, deuxième jour de la rentrée scolaire, la salle de classe compte à peine une dizaine d’élèves des 22 déjà enregistrés. L’école en comptait 134 l’année écoulée.  Les parents tardent à scolariser les plus jeunes. « Certains parents doutent encore de la reprise effective des classes. Je reçois des parents qui viennent juste pour se renseigner ou pour constater l’effectivité de la reprise », déplore Gertrude Idibweani la Directrice de l’Ecole Maternelle d’application d’Akwa, groupe B.

Face aux nouvelles exigences sanitaires qu’impose la pandémie du Covid-19 depuis son apparition, le plus dur, explique Luzette Eku, la directrice de Nursery School de la Cité-Sic, est d’arrimer la vingtaine d’enfants présents aux mesures barrières. L’établissement s’est outillé à cet effet, des dispositifs de lavage des mains et des gels hydroalcooliques. Les institutrices se chargent dès l’arrivée des enfants, de les laver les mains, et y veillent, à chaque fois que le besoin se présente. « Les parents s’opposent au port du masque chez les plus petits, pour eux ils estiment que c’est à partir de 6 ans qu’un enfant a besoin du masque. Nous essayons de les sensibiliser, mais c’est difficile », affirme Luzette Eku.

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Pour ceux des parents qui essaient de s’adapter aux nouvelles exigences sanitaires, il est difficile de convaincre le jeune écolier de porter son masque en longueur de journée.  Selon Ferdinand Sunym, directeur de l’Ecole Bilingue maternelle et primaire Rapha-Berthel, les enfants se débarrassent de leur masque dès que l’enseignant est éloigné. « C’est difficile pour un enfant de rester une journée avec son masque. Nombreux sont ceux qui jettent leur masque, ou les utilisent pour autre chose. C’est vraiment difficile d’être à leur trousse », relève-t-il.

Malgré cette difficulté, explique Gertrude Idibweani, le corps enseignant fait le nécessaire pour s’adapter aux exigences sanitaires afin de protéger la communauté éducative de cette maladie qui sévit dans le monde entier, avec plus de 20 mille cas confirmés au Cameroun. En plus d’impliquer les parents à travers la sensibilisation, le personnel est contraint au respect des mesures barrières (port de masque, lavage des mains), et à la distanciation dans les salles de classe.  « Nous veillons au respect des effectifs, 50 par classe, recommandés par le gouvernement, et aussi,  à la désinfection des salles de classe », souligne Gertrude Idibweani.

Marie Louise MAMGUE

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