En 2024, près de 27 000 cas ont été notifiés contre 25 705 en 2023, selon le Programme national de lutte contre la tuberculose. Une augmentation qui s’explique par l’intensification de la sensibilisation et de la détection communautaire. 

Plus les années passent, plus les chiffres sur les cas notifiés de tuberculose augmentent au Cameroun. De 2021 à 2024, le nombre de cas notifiés est resté croissant, et a atteint un pic en 2024, avec plus de 1500 nouveaux cas enregistrés par rapport à 2023.

Cette révélation a été faite par Dr Edwige Belinga, la secrétaire permanente adjointe du Programme national de lutte contre la tuberculose (Pnlt), le 24 mars 2025 sur les ondes de la radio nationale lors de la célébration de la journée mondiale de lutte contre cette maladie. « Ce chiffre a augmenté grâce au travail de sensibilisation que font les communautaires, lequel nous a permis de retrouver ces cas qui parfois souffrent de la maladie mais ne viennent pas à l’hôpital », a-t-elle déclaré.

Une explosion des cas qui ne semble pas inquiété le Pnlt, car, le Dr Edwige Belinga relativise en indiquant que : « ces chiffres ne sont pas une alerte rouge, mais plutôt le fruit de nos recherches. Car plus vous cherchez, plus vous trouvez et le nombre de cas cachés est réduit. En les dépistant assez tôt, la propagation du virus est limitée ».

Moins confiant que le Dr Edwige Belinga, le médecin généraliste, Paul Tassé, impute cette hausse des cas de tuberculose à l’augmentation de la population et à l’urbanisation. Car dit-il, les zones urbaines sont souvent plus densément peuplées et offrent des conditions propices à la propagation de la maladie.  Il évoque également la prévalence du Vih-sida, qui peut augmenter les cas de la tuberculose qui est une maladie opportuniste.

Parallèlement, la secrétaire permanente adjointe du Pnlt confirme que près de 1900 enfants et 900 personnes ont été diagnostiqués en 2024, ceci grâce à l’utilisation d’un nouvel outil de dépistage chez les enfants et dans le milieu carcéral. « Nous avons modernisé la recherche de la tuberculose chez l’enfant avec un outil plus performant que la microscopie. Etant donné que l’enfant n’arrive pas toujours à tousser pour donner le bon échantillon, il est désormais possible de retrouver la tuberculose dans leurs selles. Et dans les prisons, lorsqu’un cas positif est détecté, on cherche les signes et symptômes de la tuberculose chez tous ceux qui ont été en contact avec le patient et ils sont mis sous traitement », relève-t-elle.

Définie par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), comme une maladie bactérienne qui touche le plus souvent les poumons et qui se transmet par voie aérienne lorsque les personnes atteintes toussent, éternuent ou crachent, la tuberculose continue de faire des morts au Cameroun. « Sur une échelle de 100 personnes, nous avons à peu près 10 qui décèdent. Pour nous, c’est souvent des décès malheureux parce que le médicament existe », se désole le Dr Belinga.  Elle précise d’ailleurs qu’au Cameroun, le test pour le patient, le traitement, les tests de suivi et les tests de contrôle sont gratuits. Cependant, les tests comme la radio, la consultation, les échographies ne sont pas gratuites.

Mélanie Ambombo