Vie chère : flambée du prix des céréales dans le Nord

Vie chère : flambée du prix des céréales dans le Nord
La forte demande, la rareté des denrées alimentaires, l’augmentation du prix du carburant et l’exportation des céréales sont entre autres raisons avancées par les commerçants et le délégué régional du Commerce pour expliquer les coûts élevés.
flambée du prix des céréales dans le Nord
Le maïs et le mil, deux produits alimentaires de première nécessité valent de l’or dans la région du Nord. Ces denrées très prisées par la population locale ont atteint une cherté record à laquelle s’ajoute la rareté sur le marché. « La tasse coûte 450 F CFA à Waté et on n’en trouve rarement », regrette Galdima, habitant de Heptilélé, localité située dans le département du Faro région du Nord.
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Ce mardi 29 août 2023, Marguerite Tina est surprise par les prix du maïs sur le marché d’Ouro Labbo, un quartier de la ville de Garoua. Là-bas, selon la qualité du sac de 100 kg, les prix varient entre 33 000 F Cfa et 35 000 F Cfa. Idem pour le mil. Le sac du nouveau maïs coûte 27 000 F Cfa. « Par le passé, ces denrées n’ont jamais dépassé 21 000 F Cfa. La famine va nous tuer, il n’y a pas d’argent », s’indigne Marguerite Tina. « En juin-juillet dernier, le sac du maïs coûtait 22 000 F Cfa. Les prix ont augmenté en août-septembre, à cause de l’exportation du maïs hors de nos frontières dans des camions. Conséquence, on en trouve plus assez pour revendre », explique Moussa, vendeur à Garoua.
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A Guider, département du Mayo-Louti, la demande est aussi bien locale qu’extérieure. Le prix du maïs a atteint des coûts jamais pratiqués jusqu’ici dans cette localité frontalière avec le Nigéria, qui est par ailleurs l’un des greniers de la région du Nord. « Le sac de 100kg de maïs a atteint le prix de 43 000 F Cfa ici à Guider. Comme le nouveau maïs est dehors, ça a baissé. Le prix oscille entre 34 000 F Cfa et 36 000 F Cfa, et ça change à tout moment », révèle Mohamadou Badjika, éleveur de vaches Montbéliardes qui nourrit ses bêtes avec du maïs. « J’achète le maïs, je décortique, je mélange avec le tourteau et on donne aux vaches, ça permet d’augmenter la production de lait », renseigne Mohamadou Badjika.
Dans la région du Nord, les produits ont atteint un prix record et sont moins disponibles que d’habitude. Dahirou, délégué régional du Commerce explique que cette flambée « appauvrit les ménages et induit la vie chère ». Selon lui, les causes sont entre autres, « l’exportation des céréales malgré l’interdiction du ministère du Commerce, le coût du transport à cause de l’augmentation du prix du carburant et la disponibilité des camions et la forte demande », ajoute-t-il. Raison pour laquelle ce dernier indique avoir saisi le directeur général de l’office céréalier pour la mise à la disposition de la population des stocks à un prix raisonnable en cette période de soudure.
Jérôme Baïmélé