Cosmétiques : 328 produits corporels impropres à la consommation
Les jambes d’une victime de la dépigmentation.

Cosmétiques : 328 produits corporels impropres à la consommation

Dans sa lutte contre la dépigmentation volontaire, le Minsanté a publié 328 produits cosmétiques et d’hygiène corporelle impropres à la consommation Les produits cosmétiques et corporels

Depuis cinq ans, Arlette Eloundou (nom d’emprunt) est abonnée chez une vendeuse de produits cosmétiques. Elle avoue avec beaucoup de fierté que ces derniers lui vont à merveille. D’ailleurs, elle en veut pour preuve son « nouveau teint métisse » qui selon elle lui sied mieux que son ancienne couleur noire.

Ces produits décapants, sont pourtant dangereux pour la santé, comme l’a encore relevé, le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie. Pour lutter contre ce phénomène, le Minsanté a publié le 30 mars 2023, une liste non exhaustive de 328 produits cosmétiques et d’hygiène corporelle dangereux.

Avec la publication de ces laits ; gels ; sérums ; savons ; crèmes ; lotions, entre autres, il faut dire que le Minsanté n’est pas à sa première initiative. Il a en août 2022, interdit l’importation, la fabrication et la distribution de certaines substances éclaircissantes contenant de l’hydroquinone et ses dérivés, le mercure et ses dérivés sans oublier les corticoïdes. Il va aussi effectuer une saisie desdits produits dans les régions du Centre, Est, Ouest et Littoral.

Les produits Cosmétiques et corporels au Cameroun

Malgré cette interdiction, un marché noir de la commercialisation de ces produits s’est développé notamment sur internet. Le Dr Alain Patrice Meledie, dermatologue ; explique d’ailleurs que ledit marché prospère à causes de ses intérêts économiques. Les statistiques nationales indiquaient en 2020 que le marché des cosmétiques et d’hygiène corporelle au Cameroun est en croissance annuelle de 7% et avait atteint 380 milliards de F Cfa

Le dermatologue explique que la dangerosité de ces produits peut reposer sur un certain nombre de mécanismes tels que les allergies, leur toxicité qui agresse directement le corps, avec par exemple l’acide chloridrique ou l’eau de javel utilisée dans la cosmétique. Il rassure que la majorité de ces produits a des effets réversibles à condition qu’on arrête tôt leur consommation et qu’un médecin intervienne pour réparer les dégâts. A défauts, on s’expose à plusieurs maladies comme les cancers, l’obésité, l’hypertension artérielle, l’insuffisance rénale.

Pour comprendre cette tendance au blanchiment de la peau, le Pr Claude Abé, sociologue évoque un problème de domination coloniale associée à l’aliénation culturelle. Il accuse aussi les modèles locaux de la beauté qui sont généralement imposés aussi bien aux hommes qu’aux femmes.

Mélanie Ambombo

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