Les dépistages volontaires de Covid-19 connaissent une baisse dans les districts de santé de Douala, passant d’environ 200 à 80 personnes testés par jour, avec une forte demande des personnes qui veulent sortir du territoire national.

Dans la salle d’attente du Centre de dépistage et de prise en charge de Covid-19 du District de santé de Bangue à Douala, une dizaine de personne attentent d’être reçue. La grande pluie qui inonde cette matinée du 15 septembre 2020 n’a pas dissuadé ces volontaires au test de dépistage du Covid-19.

Un garçon d’environ 8 ans crie au laboratoire. Une infirmière essaie de le flatter. Mais, le jeune homme est réticent au prélèvement nasopharyngé.  Il bloque de ses bras l’introduction d’une sorte de long coton-tige (écouvillon) dans ses narines. L’infirmier finit par trouver une astuce pour le prélever. Le gamin et sa famille en vacances au Cameroun, préparent leur retour dans leur pays d’accueil. « Nous sommes tous venus passer nos tests, parce que c’est obligatoire à l’embarquement », affirme Clarisse, la plus âgée de ce groupe 5 personnes.

En cette période de crise sanitaire, beaucoup de pays exigent désormais des voyageurs qu’ils se fassent tester négatifs à la Covid-19 avant d’entrer sur leurs territoires. De nombreuses compagnies aériennes exigent également à l’embarquement, un test négatif dont le résultat date de 3 jours maximum.

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Ce centre de dépistage connait par ailleurs, une chute conséquente des candidats au dépistage gratuit volontaire. « On se rend compte qu’il y a une baisse drastique de personne qui veulent se faire dépister volontairement. On a beaucoup plus les voyageurs et les personnes qui en ont besoin dans le cadre professionnel. Très peu de Camerounais vient spontanément se faire dépister. Sur un échantillon de 10 personnes, 9 sont des voyageurs.  Il y a des jours où on n’a même pas un patient », regrette Dr Njewel Vanessa, médecin épidémiologiste.

Entre mai et juillet, soit la période de la psychose au Cameroun, ce centre enregistrait pourtant une forte demande de volontaires, près d’une centaine par jour.  Mais depuis le mois d’août, c’est à peine une dizaine de volontaire par jour sur environ 50 demandes, majoritairement constituées des voyageurs. Les cas positifs se font aussi rares, à en croire les centres, avec une moyenne de 1 à 4 cas positifs par semaine.

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Dans 6 des 10 districts de santé que compte la capitale économique, le constat est le même. Notamment les districts de santé de Bonassama, New-Bell, Logbaba (Hôpital de Logbaba et le carrefour Ndokoti), Deïdo, cite des palmiers. Dans ces unités, en moyenne 50-60 personnes sollicitent un dépistage au quotidien, avec près de 30 voyageurs. Un chiffre largement en deçà des 100-200 personnes reçus par jour.  « La différence est significative. Au mois d’avril-mai, on dépistait 70, voire 150 personnes par jour. On avait plusieurs sites, et le cumule pouvait s’élevé à 200-250 par jour. Maintenant le maximum c’est 80 personnes. Donc, on a près de 60% de personnes perdues de vue. Le site de Ndokoti qui est un grand carrefour, enregistre maximum 40 personnes par jour, alors qu’on espérait y avoir une forte affluence au quotidien. Pourtant, c’est par le dépistage qu’on va casser la chaine de propagation du virus », affirme Dr Camille Ntolo de l’hôpital de district de Logbaba.

Le dépistage fait partie des stratégie gouvernementales de riposte prises pour limiter la propagation du coronavirus au Cameroun depuis son apparition en mars 2020. Dans la ville de Douala, 6 (OMS Covid-19 Infos N°001-Juillet 2020), unités de prises en charge (UPEC) ont été créées pour la gestion des cas positifs de la région du Littoral qui cumule au 30 septembre 2020, 4774 cas confirmés avec un taux de léthalité de 2,1%. Des Unités de dépistage sont opérationnelles dans 9 districts de santé de la ville économique, mais les tests PRC sont réalisés uniquement à l’Hôpital Laquintinie de Douala.

Cependant tous les districts n’ont pas été dotés d’un véhicule, et pour ceux qui en disposent, certains sont confrontés aux problèmes techniques. Les hôpitaux Laquintinie, Général et Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique, sont les principaux centres de prises en charge des cas graves. 14 districts de santé ont été dans touchés dans le Littoral, contre 10 épargnés d’après le rapport de l’OMS (juin 2020) sur la situation du Covid-19.  La région dispose d’une capacité de 719 lits et 77 respirateurs et concentrateurs (Minsanté).  Près de 232 personnels de santé ont été touchés (Minsnaté), le plus grand nombre au niveau national.

Pour ce qui des ressources humaines, les centres de dépistages ont été dotés d’une équipe d’environ 15 personnes, selon une source, constituée entre autres de Médecins, infirmiers, laborantins. « Nous avons été recrutés dans le cadre de la riposte contre la Covid-19. J’ai dû démissionner pour me consacrer à la lutte contre la Covi-19, mais nous travaillons sans salaire. Depuis Notre recrutement aucun de nous n’a reçu ne serait-ce qu’un mois de salaire du Minsanté », confie une infirmière. En effet, plusieurs personnels mobilisés dans le cadre de la pandémie, en service dans les districts de santé de Douala attendent toujours de recevoir leur dû, qui oscille entre 75-150 mille F Cfa en fonction des postes.

Marie Louise MAMGUE

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