Guéries, deux camerounaises de la diaspora dans la vingtaine, qui font partie des 453 289 personnes guéries de la Covid-19 dans le monde, reviennent sur cette période émouvante de leur vie.

La peur de Stéphanie, était de subir des troubles de l’odorat après sa guérison.  Mais, ils ont été éphémères, tout comme la maladie qui l’a clouée au lit pendant 6 jours. Stéphanie, une Camerounaise d’une vingtaine d’années basée à Manchester, en Angleterre, fait partie des patients qui ont vaincu la maladie à coronavirus 2019. Le monde en compte 453 289, sur 1920 918 de cas confirmés (14 avril 2020). « Au jour d’aujourd’hui (13 avril 2020 Ndr), je me sens bien. A ma sortie de l’hôpital, je n’avais toujours pas retrouvé mon odorat. Mais depuis 2 jours tout va bien », affirme-t-elle.

Même si elle ignore les circonstances de sa contamination, elle se souvient des symptômes qui l’ont alerté. « J’ai fait la fièvre pendant au moins trois jours et ma température ne baissait pas, avec de violents maux de tête et le corps qui me faisait terriblement mal. Par contre, je ne faisais pas de toux. Un matin je me suis levée, je ne sentais plus rien. Tous ce que je ménageais n’avais aucun gout.  C’est ainsi que j’ai fait le test sur recommandation du médecin », se rappelle Stéphanie.

La jeune femme est testée positif et conduite par une ambulance dans un hôpital universitaire. Au bout de 6 jours d’hospitalisation, Stéphanie a vaincu ce virus responsable de 119 686 décès au monde, dont 14 au Cameroun (13 avril 2020).  « Je n’ai pas paniqué. Ma famille par contre, si.  Honnêtement je ne sais pas quels médicaments on me donnait. Le matin et le soir on me donnait juste 2 comprimés et de l’eau pendant mon hospitalisation », explique cette Camerounaise.

« Je pleurais »

A l’instar de Stéphanie, Esther (nom d’emprunt), une autre Camerounaise basée en Belgique, âgée de 35 ans est hors du danger. Elle a quitté l’hôpital il y a une dizaine de jours après 7 jours d’hospitalisation. « Pendant 5 jours j’ai reçu du plaquenil, médicament à base de chloroquine et un antibiotique, la clarithromycine. Je me sens encore un peu faible, mais c’est normal », dit-elle.

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Esther a été conduit à l’hôpital par son mari qui heureusement a été épargné. « Il y a 2 semaines j’ai été prise d’une forte fièvre subite et des maux de tête. Pendant 4 jours j’ai pris du paracétamol mais ça n’allait pas. On avait déjà décrété le confinement et j’étais chez moi.  Ne me sentant toujours pas bien, j’ai contacté mon médecin traitant qui m’a recommandé de continuer avec le paracétamol, et de bien rester confinée chez moi. Entre temps, les nausées ont commencé à me déranger, j’ai perdu l’appétit et le goût », témoigne Esther.

Et d’ajouter : « Trois jours plus tard se sont les difficultés respiratoires qui ont pris le relais. J’avais toujours de la fièvre parfois jusque 40 degrés. Ensuite une fatigue indescriptible s’en est suivie. Je ne pouvais pas tenir debout 5 secondes. J ‘étais terriblement essoufflée même me tourner dans mon lit était devenu un calvaire. Jusque-là je ne soupçonnais pas la Covid-19. Je me disais c’est l’affaire des autres. C’est quand respirer devenait beaucoup plus compliqué que j’ai paniqué. Mon mari m’a emmenée aux urgences mardi soir (24 mars 2020 Ndr). Dès que j’ai décrit mes symptômes on m’a en quarantaine et commencé le traitement. Je suis restée à l’hôpital 6 jours sans visite », relate cette ancienne malade qui se sert de son expérience pour sensibiliser son entourage

Avant le traitement, Esther a passé un test et un scanner de poumon. « Le traitement a commencé après tous ces test et examens. C’est ainsi qu’on a vu l’ampleur des dégâts. On m’a aussi fait un examen pour le cœur. Dieu merci l’infection n’était qu’au niveau des poumons et n’était pas encore très grave. 5 jours après mon admission, les médecins avaient bel espoir et étaient très confiants à la vue de mes différentes prises de Sang. Et la dernière a confirmé que l’infection avait disparu. Les médecins m’ont dit que certaines personnes réagissent mieux que d’autres », se réjouit -elle. Une épreuve éprouvante pour toute la famille. « Ma famille a paniqué. On priait sans cesse. C’était émouvant. Je pleurais à l’hôpital, j’avais peur », a-t-elle confié.

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D’après Esther, plus vite on est pris en charge, mieux c’est. « Même si je suis sortie de l’hôpital et que je sois guérie, je dois rester 7 jours dans mon coin à la maison. La maladie existe. Elle est bien réelle. Faites attention. Je ne peux pas vous dire comment je l’ai eu. Respectez bien les consignes. Protégez-vous et protégez les autres. Les hôpitaux sont pleins. Le personnel médical est débordé », conseille Esther.

D’après l’OMS, la COVID-19 est généralement bénigne, en particulier chez l’enfant et le jeune adulte, mais elle peut aussi être grave : 1 malade sur 5 sont hospitalisés. La plupart (environ 80 %) des personnes guérissent sans avoir besoin de traitement particulier, indique l’OMS. Environ une personne sur six contractant la maladie présente des symptômes plus graves, notamment une dyspnée. « Les personnes âgées et celles qui ont d’autres problèmes de santé (hypertension artérielle, problèmes cardiaques ou diabète) ont plus de risques de présenter des symptômes graves. Toute personne qui a de la fièvre, qui tousse et qui a des difficultés à respirer doit consulter un médecin », précise cette agence onusienne.

Marie Louise MAMGUE

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