Guy FomenKoumtouzoua : « Nous sommes dans une dynamique de perfection

Le délégué régional de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu)  pour le Littoral fait une analyse  de l’état de la voirie urbaine à Douala en déclinant les projets d’aménagement initiés dans le cadre de son développement.

En tant que délégué régional du Minhdu, quelle appréciation faites-vous de la voirie urbaine de Douala ?

Concernant l’état des rues actuellement, nous ne pouvons pas dire qu’il est satisfaisant. Nous avons beaucoup de projets qui ont été mis en place, notammentle Plan d’Urgence Triennal pour l’Accélération de la Croissance Economique (PLANUT), dans sa phase 1 qui a été achevée et dont la phase 2 est en cours. La phase 1  regroupait trois entreprises, mais la phase 2 à huit entreprises pour laquelle on a pratiquement 16,5  km  de voie qui doivent être aménagées.  Nous avons aussi des projets du budget spécial de chef de l’Etat, qui vont permettre d’améliorer environ 3,5 km, des projets de fonds routiers qui  participent à améliorer la qualité de vie. Mais,  nous nous trouvons confronté à un certain nombre de problème, parce qu’au niveau des choix des différents axes sur lesquels nous intervenions, nous avions un  élément fédérateur, les différents sites  qui devraient abriter les  ouvrages liées à la Can, notamment les hôpitaux, les hôtels et même les stades. Donc, nous avons mis sur pied une dynamique qui devrait permettre de faciliter la mobilité entre ces différentes entités. Mais, l’Etat a eu quelques petites difficultés à pouvoir honorer tous les  engagements, notamment les engagements financiers.   Et on a noté quelques entreprises qui ont dû baisser les bras. Mais avec le chef de département, il y a eu des réunions qui ont été programmées, et aujourd’hui ces entreprises sont en train de revenir.  Peut-être cette reprise est assez timide, mais, nous pensons qu’avec cette dynamique, dans les prochains mois on pourra avoir une très grande mobilisation des dites entreprises sur le terrain. Nous pensons que lorsque nous travaillons avec ces entreprises, elles sont  déjà des structures citoyennes et elles doivent accompagner de ce fait l’Etat qui a toujours été crédible. Peut-être les paiements doivent prendre de retard, mais ils finissent toujours par arriver. Nous nous accrochons sur des dispositions contractuelles, qui demandent à ces entreprises d’assurer le maintien de la mobilité pendant que leur contrat est en train de courir. Je pense qu’avec ces chantiers, on pourra avoir une  lueur d’espoir au niveau de la mobilité dans la ville de Douala.

Nous avons plusieurs chantiers. Nous avons déjà des voies d’accès au stade qui sont en train d’évoluer doucement et surement. Nous avons également les projets Planud, des projets Can au niveau de Logpom et  Bonaberi,   les projets du budget spécial de  Chef de l’Etat  en face de l’Hôpital général de Douala qui devra desservir l’hôpital des Sœurs de Logpom. Dans le cadre de ce même projet, il y a l’aménagement de la voie au niveau de la mairie de Douala 4e.

On constate que la ville dispose des routes dont la plupart,  sont en mauvais état. C’est le cas du tronçon Ndokoti-Ndogbong, du stade Omnisport. Est-ce que  ces cas sont pris en compte dans ces différents projets en cours ?

Nous avons effectivement pensé à ces points. Nous sommes dans une dynamique avec la Communauté urbaine de Douala, pour trouver un certain nombre de points communs, sur lesquels on pouvait travailler. Notamment l’aménagement de l’entrée de la Cité des palmiers. En principe cet aménagement devait passer par l’hôpital général, le parcours Vitae et même atteindre le Rond-point Bonamoussadi, parce que c’est  un accès névralgique. Les contrats sont même déjà apprêtés, mais nous sommes en train de chercher une ligne budgétaire qui pourrait  soutenir ces projets. Donc, c’est une étude qui a été faite  et nous sommes aujourd’hui à la recherche de financements. Nous avons environ, une vingtaine de Km qui ont été mis  en place, pour pouvoir améliorer la mobilité, c’est-à-dire travailler spécifiquement sur les différents nids de poule. Dans cette logiquement il y a eu des aménagements dans certains quartiers comme à Bonamoussadi, Makepé, au niveau de « Deux églises ».  L’entreprise à pratiquement avancée de 20% et avec quelques difficultés financières, on n’a pas pu débloquer la situation jusqu’à présent.  Mais je pense qu’elle pourra se mobiliser, pour effectivement mettre à la disposition des populations de Douala, les 20 Km de route qui ont été contractualisés.

Quelles sont les perspectives pour la  ville économique  avec une voirie plus attractive ?

Je pense que si tous les projets qui été mis en place, notamment le Planud, le budget spécial du Chef de l’Etat et même les projets fonds routiers s’achèvent, nous allons nous retrouver avec pratiquement 50-60 Km voire plus, de voirie. Ces 60 km pour une ville comme Douala, n’est pas une grande chose, mais c’est déjà quelque chose. Les axes qui ont été choisis sont stratégiques, et  permettront aux populations d’aller d’un point à l’autre  sans beaucoup de perte de temps, et à l’économie du pays, par conséquent,  de pourvoir gagner.

Les urbanistes s’accordent quasiment sur le fait que Douala a besoin d’un nouveau plan de circulation, qui tient en compte l’évolution sociale ?

Parler de nouveau plan, c’est voir la chose de façon très simpliste parce que nous pensons que la ville de Douala, a plusieurs documents de planification, qui ont été mis en place. Entre autres,  le Plan directeur d’urbanisme, le Plan d’occupation des sols, les plan de secteur, le Plan même sur  la mobilité urbaine. Donc, il y a tous ces documents qui ont été conçus, et nous pensons que le véritable problème, c’est de mettre ces projets en application. Si nous cherchons tous le temps, à reprendre, nous risquons de nous mettre dans un engrenage assez difficile.  Les documents que nous avons, seront caduques, par obsolète,  après un certain temps. Aucune œuvre humaine n’étant parfaite, ce sont des documents qui  sont dynamiques. Pour le moment, je pense qu’on devrait plutôt chercher à trouver les financements nécessaires pour dérouler  les projets qui existent.

Que pensez-vous de ceux qui soutiennent que Douala a mal à ses routes ?

Il ne faudrait pas être pessimiste. Au fur et à mesure qu’il y a des aménagements, reconnaissons que l’Etat  fait beaucoup pour la ville.  Quand on regarde le nombre de villes camerounaises, et le montant des investissements exclusivement  accordés  à la capitale économique, nous comprenons que c’est l’un des enfants choyés de la République. Donc, ne regardons pas le verre plutôt à moitié vide.

En thème  de  budget, quelle est la part réservée pour l’aménagement de la voirie urbaine de Douala en  2019?

Je ne suis pas bien placé pour le dire, puisque ce sont des budgets arrêtés au niveau de notre hiérarchie qui décide et nous le communique. Mais, nous pouvons dire qu’on a fait beaucoup d’étude, pour solliciter des financements de la haute hiérarchie. Cependant, tout dépend exclusivement du chef de département ministériel. Nous sommes dans une dynamique de perfection quotidienne, nous essayons de fournir tous les jours le meilleur de nous-mêmes pour satisfaire la population.

Réalisé par M.L.M.