Nord : Au moins 05 cas de tortures enregistrés en 2022
Cdhc, magistrats et officiers de la police judiciaire en bloc contre la torture dans le Nord.

Nord : Au moins 05 cas de tortures enregistrés en 2022

Des requêtes de  dénonciation de ces cas, ont été enregistrées par les organisations de la société civile de la région qui luttent contre la détention des personnes dans des lieux illégaux cas de tortures au nord.

« Le chef traditionnel n’a pas compétence au plan pénal de détenir les gens, c’est illégal », dénonce Gabriel Nonetchoupo, rapporteur à l’antenne régionale de la Commission des droits de l’homme du Cameroun (Cdhc). L’expert des droits de l’homme égraine le chapelet des lieux illégaux de détention répertoriés, en citant ainsi certains hôpitaux ayant pris la pratique de retenir les malades insolvables, les zones de rétention dans les frontières et les zones aéroportuaires, les centres d’éducation et de prise en charge des enfants, les internats, les écoles coraniques… Bref, tous lieux où la personne n’a plus la liberté d’aller et venir et est soumise à la responsabilité d’un tiers devient un lieu de privation de liberté. « Les prisons, cellules de gendarmerie, de police et des parquets, les voitures transportant les personnes privées de liberté et les hôpitaux psychiatriques où sont gardés les personnes malades de déficients mentaux sont des lieux classiques de privation de liberté », a relevé Gabriel Nonetchoupo.

Le nombre de cas de tortures au nord au Cameroun

La détention illégale d’une personne peut être assimilée à la torture, a relevé Issa Malam, chef d’antenne Cdhc Nord. Malgré le manque de chiffres sur des cas avérés de torture dans la région du Nord auprès de cet organe, l’Action citoyen intègre (ACI), une organisation de la société civile basée à Garoua, indique avoir enregistré cinq requêtes dénonçant des cas de torture en 2022.

C’est dans le but lutter efficacement contre ces phénomènes en marge à la loi que s’est tenu à Garoua, du 22 au 23 février 2023, l’atelier de formation et de renforcement de capacités des magistrats, des officiers de la police judiciaire et tous les acteurs en matière de la prévention de la torture. « Les participants ont été outillés sur les mécanismes de la prévention de la torture. Nous avons également établi une cartographie des lieux de privation des libertés dans la région », a indiqué Issa Malam.

Les magistrats, les officiers de la police judiciaire et les autres acteurs inscrits dans cette lutte ont émis des recommandations à l’endroit des organisateurs. « Il sera très intéressant d’établir un cadre légal de collaboration entre les droits de l’homme et les forces de défense et de sécurité sur les partage d’informations », a recommandé Alim Gadji, commissaire de sécurité publique de Guider.

Jérôme Baïmélé

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