Nord : Catastrophe environnementale à Lagdo
Une vue de barrage du lac Lagdo

Nord : Catastrophe environnementale à Lagdo

L’arrivée de la jacinthe d’eau le 5 novembre 2022 dans le lac cristallise les attentions. La menace a été constatée comme désastre écologique et les recherches de solutions pour Catastrophe environnementale un éventuel curage sont en vue.

Ce jeudi, 10 novembre 2022, la ville de Lagdo, dans la région du Nord, s’est réveillée dans un climat clément. Les habitants vaquent paisiblement à leurs occupations. En même temps, un cortège d’environ sept véhicules se dirige vers le lac du barrage hydro électrique, précisément au lieudit « monument ». « C’est le sous-préfet de Lagdo accompagné de quelques autorités venues de Garoua qui partent visiter les herbes qui ont poussée sur le lac », informe Abdouraman, un conducteur.

Catastrophe environnementale menace a été constatée comme désastre écologique?

A l’entrée du lac, l’un des gardiens des lieux sécurise les allées et venues. Dans le versant Nord situé à l’entrée gauche, une pelouse verdoyante a complètement envahi la surface de l’eau. À droite, sur le lit du fleuve, un tapis vert s’étend jusqu’à environ 200 mètres de là. « Depuis que le barrage existe, on n’a jamais vu une chose pareille », s’étonne Abdouraman, conducteur de moto à Lagdo.

Ces plantes aquatiques encore appelées « jacinthe d’eau » ont été observées pour la première fois le 5 novembre 2022 sur le lac de la retenue d’eau de Lagdo. Sur les réseaux sociaux, certains internautes ont lancé l’alerte avec des photos à l’appui. « On dit que ces herbes boivent énormément d’eau, le lac risque de tarir », s’inquiète une autorité municipale de la ville.

Mission urgente

Cinq jours après la survenue de ces plantes, une mission diligentée par le préfet de Bénoué est descendue sur les lieux. Cette mission conduite par le sous-préfet de Lagdo, était composée entre autres des responsables en charge de l’environnement, de l’eau et de l’énergie, de la Mission d’études pour l’aménagement de la région du Nord (Meaden), des autorités municipales, traditionnelles et des forces de maintien de l’ordre. « Nous avons tenu une séance de travail ce matin avant d’effectuer la descente sur les lieux. Nous avons constaté qu’une action urgente est vraiment nécessaire et la solution est celle de récolter ces plantes et ça va demander beaucoup de moyens. Le chef de la centrale hydro électrique nous a rassuré que pour le moment, il n’y a pas d’impact sur la production de l’énergie. Nous rédigeons un procès-verbal pour adresser à la hiérarchie », a expliqué Moussa, sous-préfet de Lagdo.

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Inquiétudes et menaces

La présence de la jacinthe d’eau est considérée comme une menace sur plusieurs plans et les inquiétudes foisonnent. « Notre inquiétude c’est que l’accumulation des plantes derrière les ouvrages du barrage peut causer des dégâts qu’on ignore. Cette plante absorbe beaucoup d’eau et peut atteindre jusqu’à 6m de hauteur, ce qui peut diminuer la quantité d’eau dans le barrage », a souligné Abakachi Abicho, délégué départemental de l’Eau et de l’Energie de la Bénoué.

Pour son homologue en charge de l’environnement, c’est une situation de catastrophe environnementale du moment où la jacinthe, ajoute-t-il, est une plante envahissante ayant une évolution de 5 à 6 jours et qui est venue brusquement avec une grande ampleur. « Elle a cette caractéristique de se reproduire rapidement étant sur l’eau fixé sur le sol. Elle asphyxie l’eau et peut perturber les installations du barrage et la reproduction du poisson. C’est un obstacle au niveau du barrage. Elle peut influencer la navigation des pêcheurs piroguiers. Il faut donc agir rapidement en les dégageant », a indiqué Manou Godje, délégué départemental de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable de la Bénoué.

Revalorisation Catastrophe environnementale

Au moment où la jacinthe d’eau est considérée comme une menace pour l’environnement, la production de l’énergie et du poisson, elle est en même temps courtisée pour ses vertus dans d’autres domaines de la vie de l’homme. « Ces plantes peuvent être utiles ailleurs. On peut transformer en objet d’art, fabriquer des papiers, des fourrages pour le bétail », a confié Manou Godje.

Dans les différents laquets situés de part et d’autres dans la ville de Lagdo, la présence de la jacinthe sur les abords n’est pas nouvelle. La coopérative d’action au reboisement et développement durable (Coop Caredd) avait été sélectionnée par la commune dans le but de transformer ces plantes en compost Catastrophe environnementale. « Il y a une offre qui a été lancée par la commune pour la fabrication des composts à base des jacinthes d’eau. Nous avons été retenus comme prestataire dans les villages de Ouro Kessoum et Madagascar. Avec la survenue de cette situation, les autorités avaient pensé qu’on pouvait intervenir directement, mais on a constaté que l’action de l’homme est impossible, il faut les machines pour curer superficiellement ces plantes », explique Dominique Monglo, coordonnateur des activités de la coopérative d’action au reboisement et développement durable.

Jérôme Baïmélé, envoyé spécial à Lagdo.

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