Ouest : Des villes à l’épreuve de la gestion des ordures ménagères

la gestion des ordures ménagères à l’Ouest
Encore à la traine dans certaines villes, des initiatives locales de gestion et de traitement de ces déchets constituent des poches de recettes pour des communes, contribuent à l’assainissement des villes et à la protection de l’environnement
.Des tas d’ordures obstruent la chaussée, et sont également visibles dans plusieurs quartiers et coins de la ville de Bafoussam, chef lieux de la région de l’Ouest. Une insalubrité qui plonge la plupart des villes de cette région, dans un piteux état. « Nous sommes habitués aux ordures. Certes, elles sont collectées mais après des jours, des semaines voire des mois », confie Clémence Njoya, commerçante au marché A de Bafoussam. Dans cet espace marchant, comme dans d’autres, des produits divers sont installés autour des bacs ou points de dépôt d’ordures
. « Si nous voulons tenir compte de cette réalité, personne ne peut s’acheter un produit en bordure de route ou dans nos marchés . Il faut s’en remettre à Dieu », déclare Gérard Kankeu, un habitant de la ville de Mbouda.Selon la Communauté urbaine de Bafoussam (Cub), la ville de Bafoussam est passée de 41 279,20 à 69 996,57 tonnes d’ordures collectées entre juin 2014 à septembre 2023 par la société d’hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam), en charge de la collecte des ordures dans les villes de Bafoussam et de Bangangté pour ce qui est de l’Ouest. A en croire Eugène Eyongeta, chef de service environnement et développement durable à la Cub, ces ordures sont enfouies dans la zone de décharge de Banefo. Désormais étroite, une nouvelle décharge a été acquise, dans l’attente des financements destinés à la construction d’une usine de compostage.
Dans les autres communes de cette région, les déchets sont collectés et déversés dans les zones de décharges par le service d’hygiène. « En matière de gestion des déchets solides ménagers et liquides, le modèle opératoire de gestion à savoir enlèvement et élimination par enfouissement ne marche plus. Avec le boom démographique et la pression foncière, il faut penser à l’industrialisation de la gestion des ordures ménagères afin de donner sens à l’économie circulaire que l’on mobilise simplement dans les discours officiels », regrette Didier Yimkoua, militant écologiste
.A Dschang, dans le département de la Menoua, 6 à 9 tonnes d’ordures par jour sont compostés par l’usine de transformation des déchets, inaugurée en 2021 à Siteu. Dans cette municipalité, des déchets solides transformés sont pré-collectés dans les différents quartiers, à l’aide des tricycles, des camions à compaction . Après un tri, les matières biodégradables sont transformées en compost destiné à l’agriculture biologique.
Ce processus participe de la réduction de l’impact des ordures sur l’environnement comme le confirme Didier Yimkoua
. « La collecte des objets ménagers, pour rendre la ville de Dschang propre, permet de les valoriser, de créer des emplois et de générer des revenus conséquents pour les populations et l’économie locales », a précisé Jacquis Gabriel Kemleu Tchabgou, maire de Dschang .Jordan Kouénéyé