Boukoula : l’eau du marigot en rescousse à la population

l’eau du marigot ravitaille la population de Boukoula
L‘enclavement et le relief accidenté de cette partie du pays augmente le coût de création des forages. Les habitants de cette localité du Mayo-Tsanaga, région de l’Extrême-Nord s’abreuvent dans des puits, dans les rivières et dans les rares forages du village
.Mamadou a eu du mal à prendre son bain journalier lors de son séjour à Boukoula. Cette situation est dûe au manque criard d’eau dans ce village situé dans l’arrondissement de Bourha, département du Mayo-Tsanaga, région de l’Extrême-Nord. « J’ai fait trois jours à Boukoula, je me suis lavé une seule fois, je faisais des demi-toilettes seulement », décrit-t-il . La forte mobilisation des étrangers dans ce village du 9 au 11 novembre 2023, en raison de la célébration dans ce village de la journée internationale de langue et culture Goudé, a également accentué la pression pour ce liquide indispensable à la vie.
C’est que Boukoula est situé à 110 kilomètres (km) de Mokolo, dans l’Extrême-Nord et à 25km de Mubi, dans l’État de l’Adamawa au Nigéria. Le manque d’eau en saison sèche est un problème réel qui jonche le quotidien de la population de Boukoula et ses environs. « Si tu pars à la pompe en saison sèche, tu vas trouver plus de 100 personnes en train d’attendre », expose un jeune de Boukoula. Pour se ravitailler, tous les moyens sont bons . Ccertains font recours à l’eau des puits et des rivières tandis que d’autres creusent dans le sable afin d’obtenir de l’eau « potable ».
L’élevage du petit et du gros bétail est également pratiqué par les riverains de Boukoula. Les bœufs par exemple se ravitaillent dans les mêmes rivières que la population, mettant parfois en mal les creux aménagés dans le sable. « On ne boit pas l’eau potable, les puits ne fonctionnent pas la commune (de Bourha, Ndlr) ne fait rien pour nous », s’indigne un riverain.
. On discute l’eau avec le bétail etPlusieurs obstacles font obstruction aux multiples tentatives de création des points d’eau. « Le forage doit atteindre au moins 100 mètres de profondeur, sinon l’eau va tarir en saison sèche », précise Yaya Sali, président des jeunes de Boukoula et ses environs. « La nappe est très éloignée. Et ce n’est pas n’importe quel engin qui peut perforer les cailloux et aller au-delà université de Maroua. L’universitaire souhaite qu’il y ait quelques barrages de retenu d’eau qui puissent aider la population.
. Le coût d’un forage n’est pas à la portée du pauvre paysan », souligne Dr. Samuel Kamougnana, élite de Boukoula et enseignant à l’A ces problèmes s’ajoutent l’enclavement de la zone, avec l’état impraticable des routes. Ce qui rend encore difficile le déploiement des camions de forage et élevant ainsi le coût de réalisation d’un forage. La population s’est réunie autour du Comité de développement de Boukoula et ses environs (Codebe), qui, en une trentaine d’années, a créé 32 forages.
Jérôme Baïmélé