Affaire Zogo : Les inquiétudes demeurent après l’inculpation

Affaire Zogo : Les inquiétudes demeurent après l’inculpation

Avec le passage des suspects au statut d’inculpés, les chefs d’inculpation prononcés par le juge d’instruction du tribunal militaire samedi dernier au petit matin, ne calment pas la clameur publique l’inculpation dans l’affaire Zogo. Il faut encore attendre…

C’est au petit matin de samedi 4 mars 2023 que les inculpés dans le cadre de l’assassinat du journaliste martinez Zogo, défunt directeur d’Amplitude Fm, une radio urbaine émettant de Yaoundé, se sont vus servir un mandat de dépôt provisoire à la prison centrale de la capitale politique. Loin de calmer les utilisateurs des différentes plateformes numériques, notamment Facebook (4 100 000 utilisateurs) et twitter (145 300 utilisateurs), les débatteurs du dimanche, les supputations et accusations vont bon train

Les inquiétudes demeurent après l’inculpation dans l’affaire Martinez Zogo

Pis, les interprétations divergentes faites par les juristes du dimanche ayant écumés les plateaux des débats dominicaux ne sont pas de nature à rassurer l’opinion. Celle-ci crie justice depuis le début de cette affaire survenue en fin janvier 2023. Parfait Bvoum, vice-président déchu du Social democratic front (Sdf) pour la région du centre qualifie la phase ayant précédé l’inculpation d’« anormalement longue ». Ce qui n’empêche pas à Me Jacques Mbouny conseil du lieutenant-colonel Damwe, de proposer de « faire confiance à la justice camerounaise ».

Si pour certains, de tous les chefs d’inculpation prononcés par le juge d’instruction du tribunal militaire (TM) l’expression « meurtre » n’apparait pas en débit de la circulation devenue virale de l’article 132 bis portant sur la torture dans le code pénal camerounais, le doute persiste quant à la vérité tant attendue. Pour autant, les explications techniques des avocats, analystes politiques ne suffisent pas à atténuer ce doute et cette perte de confiance envers les institutions par les citoyens camerounais.

Communication officielle absente

L’affaire Martinez Zogo a permis de comprendre combien l’information en période de crise peut être une bouffée d’oxygène. Surtout que la demande se fait constante et pressante pour toutes les parties. En dépit de cette pression, les officiels pour communiquer en pareille circonstance font la sourde d’oreille.

Les deux sorties officielles du Ministre de la communication, René Emmanuel Sadi notamment la dernière du 23 février 2023, au lieu d’apporter l’information quant à la procédure en cours, s’est plutôt montrée menaçante et intimidante. Pas très loin de la première publiée la veille de la découverte de la dépouille de Martinez Zogo qui rappelait à la presse, les règles déontologiques et éthique en matière de journalisme. Des sorties qui a chaque fois, n’ont pas laissé indiffèrent quant à l’objectif visé.

Tout compte fait, face à cette absence d’information officielle, la nature ayant horreur du vide, l’opinion s’est nourrie à des sources dont l’information était toujours remise en cause selon qu’elle touchait à des intérêts. Ainsi, les sorties successives des conseils des inculpés, de reporter sans frontière (RSF) et de certains medias locaux ont créé l’infodemie cristallisant une société profondément divisée sur les réseaux sociaux.  Au point de tribaliser le débat autour de cette affaire aux relents politiques et opportunistes.

Il faut néanmoins indiquer à cette étape de la procédure, que rien n’est d’avance jouer. Et comme le rappelle si opportunément Alex Gustave Azebaze ancien chroniqueur judiciaire au quotidien le Messager, « Aucun procès ne s’ouvrira avant la fin de l’information judiciaire. Il faut déjà bien suivre cette étape de la procédure, qui tout en étant complémentaire de l’enquête préliminaire de police judiciaire, a plus de latitude temporelle et en terme de périmètre pour établir réellement les faits et les qualifier au plus près de la réalité ». Une invite à prendre encore son mal en patience, ce d’autant plus que « les uns et les autres accordent tant d’importance à la phase d’enquête préliminaire qui, dans les délais légaux fixés, ne peut, même avec toute la bonne volonté éventuelle des acteurs, établir la complétude des faits. C’est pourquoi dans ces délais courts elle se contente davantage de rassembler les indices ».

La rédaction

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