Aire protégée : Plus de 30 armes illégales saisies à l’Extrême-Nord

Aire protégée : Plus de 30 armes illégales saisies à l’Extrême-Nord
Le trafic des animaux vivants est devenu un business qui permet aux braconniers de s’approvisionner en armes et munitions
. Cette situation est favorisée par l’insécurité causé par Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord.Ayuk Julius a été poignardé à mort par des braconniers au poste forestier de Maroua III le 15 octobre 2022. Le défunt essayait d’intercepter une cargaison d’exploitation illégale de viande que les braconniers voulaient faire entrer frauduleusement dans la ville de Maroua, chef-lieu de la région du Nord.
Sa mort rallonge la liste des écogardes (5) tués par des braconniers après des affrontements tragiques dans les aires protégées de la région de l’Extrême-Nord. Des violences ayant pour catalyseur, les différents business sulfureux qui se développent au tour des aires protégées et des zones d’intérêt cynégétiques.
D’après la délégation régionale des Forêts et de la Faune (Minfof) de l’Extrême-Nord, la capture et le trafic des animaux vivants comme les girafons, éléphanteaux et autruchons sont devenus des sources de revenus de ces « hors la loi » qui en profitent pour s’approvisionner en matériels . « Ces animaux coûtent extrêmement chers vivants. Quand ils entrent dans le parc, ils parviennent à faire des captures, ça leur donne énormément d’argent et on ne contrôle plus la destination », a révélé Jean Nyemeg, délégué régional des Forêts et de la Faune.
D’après une source au ministère des Forêts et de la Faune (Minfof), l’incursion des braconniers internationaux sortant du Nigéria et du Soudan sont récurrents dans le parc national de Waza qui couvre une superficie de 170 000 ha . « Les terroristes utilisent le braconnage comme fonds de commerce pour s’approvisionner en armes et munitions », indique la source.
Pour lutter contre ces trafics, des écogardes intensifient des opérations de sécurisation des aires protégées de la région. Selon la délégation régionale du Minfof de l’Extrême-Nord, les différentes interventions des écogardes ont permis, de janvier à juin 2023, de saisir plus de 30 armes illégales.
Elle indique aussi que 102 procès-verbaux de constatation d’infractions ont conduit au déferrement d’au moins 100 brigands devant les tribunaux et plus de 20 millions de F Cfa ont été versés au Trésor public
. « Le trafic d’animaux vivants se fait à l’extérieur du pays dans les aires protégées situées en frontière. Le manque de personnels et de matériels de surveillances est aussi un freins », analyse Bladi, ingénieur des Eaux et Forêts et délégué départemental Minfof Bénoué.En mai 2023, des matériels de points ont été remis aux éléments du Minfof de l’Extrême-Nord pour renforcer la sécurité. Ces équipements étaient constitués des casques, des gilets-pare-balle, des tenues verts forestiers estampillées : Forêts et Faune, des bottes de combats.
Jérôme Baïmélé