4 districts de santé ayant déjà enregistré 44 décès dans le Littoral sont concernés par cette offensive sanitaire. L’opération est menée par la délégation régionale de la santé.

Il est un peu plus de 13 heures, et l’espace réservé aux vaccinations du Centre médical d’arrondissement (Cma) de Soboum, situé dans l’arrondissement de Douala 3e, département du Wouri est quasi vide. Ni les aspirants au vaccin, ni la responsable de vaccination n’est sur les lieux. « C’est dans la matinée que les vaccinations se font. Dans l’après-midi, tout se vide », explique Marie Mben, superviseur de proximité.

Lancé le 7 août 2020, la campagne de vaccination contre le Choléra à Douala qui s’est achevée le 11 avait pour objectif d’atteindre 306 320 personnes. Soit 8 614 à Japoma, 45 408 à Nylon, 124 132 à Bonassama, et 188 166 à New-Bell.  Selon la Délégation régionale de la Santé publique pour le Littoral, les 6 jours qui ont été réservés pour la vaccination n’ont pas suffi pour atteindre cet objectif. « Il y a eu beaucoup de refus et de réticence. Certaines personnes disaient que c’est le vaccin contre la Covid-19, et d’autres que ça rend stérile », raconte le superviseur de proximité.

Ces préjugés, déplore la Délégation régionale de la Santé pour le Littoral, sont le résultat du manque de communication autour du programme. « La sensibilisation a été faite 2 jours avant le lancement de la campagne, alors qu’une bonne sensibilisation se fait pendant 1 semaine au moins », relève James Longsi, point focal surveillance épidémiologie pour la région du Littoral.

La vaccination qui se faisait en poste fixe dans 4 districts et de porte à porte n’est pas la première du genre dans la région. « En février 2020, le 1er épisode a été effectué à Manoka dans le 6e arrondissement », renseigne James Longsi. Et pour cette période, le Sud et le Sud-Ouest sont les régions concernées par le programme de vaccination contre le Choléra, en plus de la région du Littoral.

Un choix qui s’est fait suite à la hausse du nombre de cas enregistré dû au relâchement des mesures barrières de lutte contre la propagation de Covid-19. « J’ai vu des personnes décéder de choléra, et j’ai pris peur. Du coup lorsque l’on est venu me présenter le vaccin, je n’ai pas hésité à en boire », raconte Mireille S. riveraine du quartier Soboum. Suite à son expérience, la commerçante a décidé de sensibiliser à son niveau, afin de limiter les cas de contamination, même si tout le monde ne partage pas son avis. « J’ai chassé les personnes qui sont venues me proposer le vaccin », narre Vanessa Z. une autre riveraine.

A en croire l’équipe de supervision de proximité, si ce n’était la Covid-19, la campagne de vaccination allait bien se dérouler, surtout que certains habitants de quartiers autres que ceux recensés pour la vaccination contre le Choléra ont demandé à être intégré dans le programme. Un souhait qui malheureusement était impossible à réaliser.

Toutefois, le groupe se félicite du travail réalisé.  « Ça s’est amélioré par rapport aux premiers jours. Sur une cible de 45 000 personnes, nous étions à 27 000 personnes le mardi 11 août », dévoile  Marie Mben. La cible est constituée de personnes âgées d’1 an et plus, y compris les femmes enceintes, celles qui allaitent, et les personnes du 3e âge. Ceux qui ont pris la première dose du vaccin, devront prendre une deuxième dose dans un intervalle de 14 jours. « Ceux qui n’auront pas pris le premier vaccin et qui souhaiteraient prendre le second, ne seront pas autant protégé que les personnes ayant pris les deux doses », explique le point focal surveillance épidémiologie pour la région du Littoral. Douala compte environ 797 cas de choléra avec 44 décès enregistrés entre janvier à juillet 2020.

Michèle EBONGUE

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