Covid-19 : Après une accalmie, Maroua connait une hausse des cas positifs
Source : Minsanté du 02 décembre 2020 /DataViz by ADISI-Cameroun/ projet free Press Unlimited

Avec près de 800 cas confirmé de Covid-19 depuis le début de la pandémie dans la région de l’Extrême-Nord, l’Hôpital régional de Maroua enregistre après une baisse observée entre août-novembre, près de 7 nouveaux cas par semaine depuis le début du mois de décembre 2020.

Pour Baledjou, un éleveur, bien que la pandémie de Covid-19 touche toutes les régions du Cameroun, son village Yamagoule est épargné. Du moins, dit-il, aucun malade de la Covid-19 n’a été signalé dans cette localité de la commune de Tokombéré, située dans le département du Mayo-Sava, région de l’Extrême-Nord Cameroun. Dans ce village, le port du cache-nez ne fait pratiquement pas partie du quotidien de la population. Tout comme le respect de mesures barrières. Ceux qui pensent au cache-nez, le font beaucoup plus pour se protéger de la poussière que de la maladie, ou en cas de contrainte, remarque un infirmier.

Source : Minsanté du 02 décembre 2020 /DataViz by ADISI-Cameroun/ projet free Press Unlimited

Comme dans le reste du pays, la crise n’a pas épargné les activités socioéconomiques de cette partie de l’Extrême-Nord. « Nos ventes ont chuté de manière catastrophique. D’abord Boko-Haram, et maintenant Covid-19, c’est la catastrophe pour les habitants de Tokombéré. La crise sanitaire a exterminé nos affaires, on a plus d’économie », déplore Dieudonné Kokof, promoteur de l’Établissement Le Kirdi, un centre culturel. 

A l’instar de cette commune, à Maroua, la capitale de cette région frontalière du Tchad et du Nigéria, le relâchement de mesures barrières s’observe dans le quotidien des habitants. Plus de cache-nez, plus de distanciation sociale … « Les habitants sont convaincus que la Covid-19 a été déjà éradiquée dans la région. Personne ne respecte plus aucune mesure, même pas le port du cache-nez. On les porte quand nous allons dans les administrations ou pour se protéger de la poussière », affirme Yaya, un habitant de Maroua. 

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Ce relâchement des mesures barrières, a pourtant des conséquences sur l’évolution de la pandémie dans la région. Selon un médecin de l’hôpital régional de Maroua, qui a requis l’anonymat, même si la situation est stable, on regrette la résurgence de nouveaux cas depuis le début du mois de décembre. Ceci après une accalmie observée pendant les mois d’août, septembre, octobre et novembre.  « C’est dommage de constater que la population relâche les mesures barrières. Le simple fait de porter les maques est vraiment négligé, la distanciation sociale, n’en parlons plus. Quelques rares personnes sont encore éveillées, et je crois que les mesures seront prises pour renforcer la sensibilisation au sein de la population afin d’éviter ce relâchement », explique ce médecin. 

Afin de lutter efficacement contre cette maladie qui sévit dans le monde entier, l’hôpital impose des tests de dépistage aux malades en consultation externe ainsi qu’en salle, et réalisent également des tests volontaires. En moyenne 20 tests volontaires sont réalisés par jour au sein de cette formation sanitaire de 3e degré créée vers 1933. « Par jour, nous faisons une vingtaine de tests volontaires. Il faut noter que nous ne sommes pas les seuls centres à faire le dépistage. Les tests sont réalisés dans toutes les formations sanitaires. Cette semaine (du 7au 11 décembre 2020 Ndr), par exemple, sur une vingtaine de tests, nous avons eu pratiquement 7 à 8 cas positifs. La situation est vraiment alarmante. Par rapport au mois d’août, septembre, octobre et novembre, il y a eu une hausse de cas positifs », constate ce médecin.

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Source : Minsanté du 02 décembre 2020 /DataViz by ADISI-Cameroun/ projet free Press Unlimited

Depuis le début de la pandémie, renseigne le rapport de situation au 2 décembre 2020, près de 711 cas positifs ont été enregistrés dans cette région du pays, avec 591 guéris, moins de 100 cas actifs et un taux de létalité de 1,8%. Près de 13 décès sont à déplorer, et 5 femmes enceintes contaminés. Au niveau national, le Cameroun compte 24 560 cas confirmés avec 775 cas actifs, 441 décès, 23 344 personnes guéries (95%) et 169 districts affectés sur 190 (88,9%).  

A l’hôpital régional de Maroua, principal centre de prise en charge de covid-19 de la région, une dizaine de personnels soignants ont été mobilisés dans le cadre de la riposte contre cette maladie. Selon une source à l’unité des approvisionnements et de la logistique au Centre Régional de Prévention et de lutte contre les épidémies (CERPLE), toutes les dispositions ont été prises pour assurer la disponibilité des intrants et des médicaments dans les différentes formations sanitaires.  

Travaux réalisés dans le cadre du projet « Accès à l’information en période de Covid-19 avec le soutien de Free Press Unlimited.

Marie Louise MAMGUE

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