Covid-19 : Les dispositifs de lavage des mains abandonnés à Ngaoundéré
Dispositif de lavage des mains dans une école à Ngaoundéré

Installés en mars dernier dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, les dispositifs de lavage des mains placés devant les édifices publics et parapublics sont aujourd’hui dans un état d’abandon quasi-général.

« J’ai fait un constat malheureux depuis un certain temps dans la ville de Ngaoundéré. Les points de lavage des mains qu’on avait installés dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 sont presque à l’abandon. Rares sont ceux des habitants de la ville qui se soucient encore du lavage des mains à l’entrée des services publics et privés. Parfois, tu trouves un seau d’eau, mais sans savon. C’est devenu juste un décor devant les services pour montrer aux gens qu’ils se soucient encore de l’existence de la maladie à coronavirus dans la ville. Même le port du masque est négligé », constate Abba Abakar, habitant de Ngaoundéré. Dans la capitale régionale de l’Adamaoua, les habitants ont peu à peu repris leurs vieilles habitudes, en abandonnant les mesures barrières contre la Covid-19. Un constat alarmant, qui s’observe également dans l’arrière région.

Les campagnes pompeuses de sensibilisation qui avaient cours au début de la maladie a vite fait de céder sa place à la négligence. Dans la ville de Ngaoundéré, aucun suivi du remplissage des futs, seaux et autres dispositifs mis en place pour prévenir la maladie n’est entrepris. Selon une source à la délégation régionale de la Santé publique de la région, bien que la maladie ait régressé et il ne faut pourtant pas baisser la garde, et rester vigilant. « Nous ne parlons plus trop Covid-19. Comme la propagation a un peu baissé, les populations se sont réadaptées », fait savoir notre source. Même les mises à jour régulières de l’évolution de la pandémie ne sont plus à l’ordre du jour. D’où la difficulté de disposer des données actualisées sur la maladie.

A lire aussi :  Lom Pangar : 12 ans après, une centaine de villages attendent toujours l’électricité

Lors des réunions publiques, les autorités insistent néanmoins sur le port obligatoire des masques faciaux. C’est le cas notamment du préfet du département de la Vina qui reste encore l’une des autorités administratives à intégrer les mesures de prévention dans leur quotidien. Dans ses services, n’a accès au bureau que l’usager arborant son masque et ayant passé par le point de lavage de main.

Les établissements scolaires et universitaires de la région, restent encore les seuls à faire observer les mesures barrières, notamment le lavage des mains et le port du masque. A l’Université de Ngaoundéré par exemple, le port du masque, le lavage des mains à l’eau et au savon ou en utilisant la solution hydroalcoolique sont de mise. Cependant, ces mesures sont justes observées pour franchir le portail principal. Une fois au sein du campus ou dans les salles de classe et les amphis, les anciennes habitudes reprennent le dessus. « C’est difficile de traverser la guérite sans masque et sans laver ses mains. Dès que tu passes le contrôle systématique, tu enlèves le masque. La police Covid-19 de l’université est d’ailleurs dépassée », s’en moque Alexis Doundaye, étudiant et moto-taximan. Des déclarations empreintes de moqueries qui cachent en réalité une inconscience hors du commun.

Dans l’Adamaoua, on peut recenser plus de 5000 points de lavage de main dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. Ces points sont aujourd’hui progressivement abandonnés au profit des anciennes habitudes. Dans les administrations responsables, rien ne filtre comme mesure de relance de la riposte. Ici l’on se contente juste des déclarations çà et là, mais sans actions concrètes sur le terrain. Entre temps, les populations ont aussitôt fait de jeter les masques contre la Covid-19 pour plutôt les adapter contre la poussière. La région a enregistré 441 cas positifs de Covid-19, 330 guéris et 14 décès, d’après le rapport de situation Covid-19 au Cameroun du 2 décembre 2020.

A lire aussi :  Lom Pangar : 12 ans après, une centaine de villages attendent toujours l’électricité

Travaux réalisés pour le projet « Data and Check Covid-19 » avec le soutien de l’AFD, Expertise France et CFI dans le cadre du PAGOF.

Jean BESANE MANGAM  

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.