Crise anglophone :  2 écoles sur trois fermées dans les régions anglophones

Plus de 700 000 enfants sont affectés par les fermetures d’écoles dues à la crise sécuritaire qui sévit depuis fin 2016 dans le Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, selon le Bureau des affaires humanitaire des Nations Unies.

Le 24 novembre, quatre enfants et un enseignant ont été tués dans une attaque à Ekondo Titi, dans le département de Ndian, région du Sud-Ouest Cameroun. Cette agression est attribuée à un groupe d’hommes armés encore non identifié. Les assauts se multiplient en effet, dans les établissements scolaires des régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest en proie à une crise sécuritaire, depuis l’assassinat de 7 élèves en pleines classes le 24 octobre 2020. Cette énième agression rallonge la liste des attaques attribués par le gouvernement aux groupes armés sécessionnistes anglophones. Ces séparatistes armés qui revendiquent l’indépendance des régions anglophones du Cameroun, imposent depuis 2017, un boycott de l’éducation dans les régions anglophones. Ceci dans le but de faire pression sur le gouvernement.

Une école brûlée.

Selon une analyse du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), les attaques contre l’éducation, les meurtres, les enlèvements et le harcèlement des élèves et des enseignants poussent les enfants vulnérables encore plus loin dans la marginalité. Deux écoles sur trois sont fermées dans ces régions, ressort cette analyse. Une situation qui prive plus de 700 000 enfants d’éducation. « Le Cameroun est l’une des crises les plus oubliées du monde et s’est classé dans les deux premiers rangs de la liste des crises de déplacement négligées du Conseil norvégien pour les réfugiés trois années de suite. Tant que la communauté internationale ne renforcera pas son soutien et son engagement diplomatique, les enfants continueront à supporter le poids de la violence », a relevé la Directrice de l’organisation Education Cannot Wait (ECW), Yasmine Sherif, lors de sa visite au Cameroun.

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Neuf régions sur dix du Cameroun, indique OCHA, continuent d’être touchées par l’une des trois crises humanitaires complexes. Entre autres, la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, le conflit dans l’Extrême-Nord et une crise de réfugiés impliquant des personnes ayant fui la République centrafricaine. Plus d’un million d’enfants sont ainsi exposés, et ont besoin d’un soutien éducatif urgent en raison de ces crises combinées. Une situation inquiétante, qui nécessite des fonds importants pour permettre à ces enfants d’avoir accès à des environnements d’apprentissage appropriés.

Marie Louise MAMGUE  

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