Examens officiels : 3 cas de suicides enregistrés à l’Ouest en 2022
Une séance de sensibilisation des élèves

Examens officiels : 3 cas de suicides enregistrés à l’Ouest en 2022

Des candidats qui n’ont pas supporté leur échec en fin d’année scolaire, ont décidé de se donner la mort. Un phénomène qui inquiète la communauté éducative Examens officiels à l’Ouest en 2022.  

Après son troisième échec au probatoire C, session de 2022, Deschannel Ngangang a décidé de se donner la mort. Cet élève de première C au Lycée bilingue de Bassamba, dans le département du Ndé, région de l’Ouest, s’est servi d’un herbicide pour commettre son forfait.

Un décès de trop dans le milieu scolaire dans cette région. En effet, ce drame est survenu, alors que la population digère à peine le départ précoce de Babouantou Nintcheu dans le département du Haut Nkam, qui s’est donné la mort en apprenant son deuxième échec au brevet d’études du premier cycle (BEPC). Le bilan aurait pu s’alourdir si les proches de la jeune Christelle Bouseka, candidate malheureuse au baccalauréat ne conduisaient pas dans une formation sanitaire. La jeune lycéenne a consommé quelques minutes plus tôt du pétrole dans l’intention de se donner la mort.

Seulement en 2022, trois cas de suicide scolaire ont défrayé la chronique à l’Ouest. Un phénomène qui inquiète la communauté éducative. « L’heure est grave.  Il est urgent d’aider les jeunes à comprendre que l’échec scolaire fait partie de l’équation de la vie », affirme Christian Djoumessi, professeur au Lycée de Gouache.

Examens officiels à l’Ouest en 2022, Des candidats qui n’ont pas supporté leur échec en fin d’année scolaire, ont décidé de se donner la mort

Face à ces tragédies, les élèves et le corps enseignant pointent un doigt accusateur sur les parents qui, mettent parfois une lourde pression sur les frêles épaules de leur enfant. « Je connais une famille où le père très strict a promis à ses filles que celle qui va échouer sera donnée en mariage le même jour. La menace était si sérieuse que sa deuxième fille a préféré fuguer en apprenant qu’elle n’avait pas été admise au probatoire l’année dernière. Il a fallu plusieurs assises familiales et une promesse publique de son père pour qu’elle accepte de retrouver le domicile familial », explique Emmanuel Ahanda, psychologue qui est convaincu que c’est aux parents que revient la responsabilité de rassurer les enfants.

Pour Ignace Foka, agriculteur et parent d’élèves, il faut savoir faire la part des choses. « Une promesse de bastonnade ne saurait justifier un suicide, parfois, c’est juste pour sortir l’enfant de la distraction et l’inciter à se concentrer. Nos parents l’ont fait avec nous. Ça marchait plutôt bien et jamais on n’a entendu qu’un élève s’est suicidé », dixit ce parent. A en croire ce père, il faut chercher la cause de ce phénomène ailleurs.

 

En outre, certains élèves évoquent les railleries et les moqueries. « Quand j’ai échoué au BEPC pour la deuxième fois, j’ai pensé au suicide », confie un élève sous anonymat. Il souligne : « Après mon premier échec, les nouveaux venus ont donné aux redoublants des surnoms dégradants comme « le doyen », « l’ancien ». A côté de cela, il fallait gérer les professeurs qui ne loupaient pas une occasion de se moquer de nous en nous prédisant un nouvel échec. Quand j’ai encore échoué, j’ai refusé de retourner dans cet établissement et ma mère à accepter de m’inscrire ailleurs ».

Membres de l’Association communautaire pour le développement et le bien-être (Acodeb), André Merlin Tatepong et Ulrich Joël Kammogne pensent qu’il ne faut pas attendre la publication des résultats pour sensibiliser les élèves sur ce phénomène. Le mercredi 03 janvier 2023, le lendemain de la rentrée du deuxième trimestre, cette association a tenu une causerie éducative avec 63 élèves des classes d’examen du collège Tcheutchoua à Bafoussam pour les aider à comprendre que l’échec fait partie de l’équation de la vie.

Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié en 2016, le suicide est la 2e cause de mortalité, derrière les traumatismes dus aux accidents de la route, chez les jeunes de 15 à 29 ans en 2016. Le même rapport invite les adultes à prêter attention à des signes précurseurs que sont la consommation de drogue, l’agressivité, la violence, les conduites anti sociales, l’isolement, etc.

Vanessa Bassale

A lire aussi :  Probatoire général : baisse de 6% du taux de réussite en 2022 

2 thoughts on “Examens officiels : 3 cas de suicides enregistrés à l’Ouest en 2022

  1. Salut merci infiniment pour ce travail.
    Nous, Association Communautaire pour le Développement et le Bien-être (ACODEB) au quotidien sur la question afin contribuer un bien être des populations

    • Bonjour monsieur nous vous remercions pour l’intérêt que vous portez à notre travail .Nous souhaiterions entrer en contact avec vous.

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