Filière riz : 385 milliards F Cfa pour 750 000 tonnes d’ici 2030
Production du riz. Une mécanisation s’impose (©Nassourou Ibrahim Midjaka)

La production du riz au Cameroun dans les années prochaines

En plus de la stratégie gouvernementale adoptée pour booster la production nationale encore déficitaire, estimée à 84 mille tonnes, les acteurs de la filière recommandent de diagnostiquer les causes de la chute de ce secteur et de recycler les acteurs potentiels Filière riz au cameroun.

Selon l’Institut national de la statistique (Ins), le Cameroun a importé de janvier à octobre 2022, 65.565 tonnes de riz pour 162.5 milliards F Cfa. Une acquisition qui représente 4,6% des importations globale du Cameroun à la même période.

Pour mettre un terme à cette dépendance, le Cameroun mise sur la production locale et compte d’ici 2030, porter sa production à 750 000 tonnes loin des 84.000 actuelles. Le projet est évalué à 385 milliards F Cfa soit 298 milliards F Cfa pour les périmètres irrigués et 87 milliards F Cfa pour les autres biens et services.

Pour stopper l’importation du riz qui constitue avec le poisson et la farine de blé le trio le plus déficitaire de la balance commerciale, le Cameroun a validé le 16 mai 2023, sa stratégie de développement de la filière riz. Censée produire un riz de qualité à des prix compétitifs, cette stratégie selon le ministre de l’Agriculture et du développement rural, (Minader), Gabriel Mbairobé nécessite entre autres, la modernisation des moyens de production.

« Cette stratégie a été mise en œuvre depuis 2009, malheureusement elle a connu plusieurs difficultés. C’est pourquoi elle a été révisée cette année », se souvient Nassourou Ibrahim Midjaka. Cet ingénieur agronome et Pdg de Sotra-rice Sarl de Pitoa, rappelle que plusieurs programmes et projets, ont déjà été mis sur pied pour booster ce secteur. Malheureusement ces derniers sont confrontés à divers freins tels que le problème d’exportation de la matière première (riz Paddy) vers les pays voisins comme le Nigeria et le Tchad qui plombe la production du riz jusqu’à 40%.

Tout en saluant l’initiative donc les effets de substitution vont réduire la pression perceptible sur le blé, le maïs et les autres céréales et stopper la sortie des richesses du pays, l’agroéconomiste Gildas Ngueuleweu Tiwang, suggère de diagnostiquer les causes de la chute de ce secteur qui semblait faire la fierté du pays a un moment donné. Et pour un développement durable de la filière, il recommande que les acteurs potentiels soient recyclés et qu’ils obtiennent toutes les garanties qu’ils ne seront plus abandonnés à eux-mêmes. « Les engins ne suffisent pas. Une politique de machinisme agricole orientée vers une dotation en équipements personnalisés aura un plus grand effet », conseille-t-il.

Mélanie Ambombo

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