Surfacturation : filouterie autour des timbres dans les mairies
L’une des entrées de la mairie de Douala 3e (©ME)

les mairies connaissent un phénomène de filouterie autour des prix des timbres

Des agents véreux de la communes profitent de certaines ouvertures dans les communes d’arrondissements de Douala et de la naïveté des usagers pour accroître leurs business Surfacturation des timbres dans les mairies.

L’enceinte de la mairie de Logbaba grouille de monde ce lundi 10 avril 2023. Des hommes, des femmes et même des élèves en tenue de classe sillonnent l’esplanade de cette commune d’arrondissement de Douala 3e.

Patricia fait partie des personnes venues certifier des documents dans cette mairie. Agée d’environ 15 ans, cette élève en classe de 3e veut boucler son dossier du Brevet d’étude de premier cycle (Bepc), l’examen qu’elle prépare activement en ces congés de 2e trimestre.  « Nous faisons actuellement des cours de rattrapage, mais je suis d’abord venu pour mon dossier d’examen. J’ai remis mes documents et mon argent à un monsieur qui m’a dit pouvoir le faire rapidement », confie Patricia.

Au cours des échanges, un jeune-homme, d’une trentaine d’années, s’approche et lui remet une chemise qu’elle n’hésite pas à ouvrir à l’instant. « C’est bon ? », lui demande-t-il en nous proposant également ses services.

Patricia a déboursé environ 5 000 F Cfa pour tous ses documents. Elle précise que : « Pour la certification de mon acte de naissance, j’ai acheté le timbre fiscal à 1 500 F Cfa et le timbre communal à 500 F Cfa à l’école. J’ai aussi donné 500 F Cfa pour la signature », explique-t-elle. Seulement, les 500 F Cfa attribués à la signature reviennent à la personne qui s’est proposée de jouer les facilitateurs, pour un service express. Surtout que la commission a duré moins d’une trentaine de minutes.

Ils sont nombreux qui interceptent les usagers pour leur proposer leur service dans les environs de cette mairie, bien qu’interdit, selon Valentin Epoupa, le maire de cette commune. A en croire le chef de l’exécutif communal, ces « agents illégaux » ont été chassés il y a 3 semaines, des environs de la mairie. « Leurs complices sont à l’intérieur de la mairie. Je ne sais pas qui ils sont, mais ils sont parmi nous », regrette-t-il.

Surfacturation des timbres dans les mairies Les autres mairies

La mairie de Douala 3e ne met fait pas l’exception dans le département du Wouri. Ces agents sont également visibles dans d’autres communes. À la mairie de Douala 5e par exemple, ils sont munis de chasuble vert citron sur lequel est inscrit le logo de cette municipalité. Autant dans l’enceinte qu’à l’extérieur de la mairie, ils interceptent les usagers pour proposer leur service. « Qui veut certifier ses documents ? », crient-ils à leur passage. « Tout dépend du type de document et de son usage. Si c’est l’acte de naissance, ça prend deux timbres : le communal et le fiscal. Cela va vous coûter 3 000 F Cfa », renseigne un agent qui a requis l’anonymat. Soit une différence de 1000 F Cfa, par rapport au prix homologué, qui est de 1 500 et 500 F Cfa, respectivement pour les timbres fiscaux et communaux Surfacturation des timbres dans les mairies.

Cette surfacturation, explique cet agent, est la conséquence du fait que l’achat des timbres se fait hors de la mairie avec un service plus rapide pour la signature du document. Même son de cloche à la mairie de Douala 2e. « J’ai déboursé 3 000 F Cfa pour certifier mon acte de naissance. C’est quand on me remet le document signé que je constate que les timbres coûtent 2 000 F Cfa », s’étonne Merline, un usager. Elle ajoute : « La dame qui a reçu mes documents m’a dit que si je vais acheter les timbres ailleurs, la mairie ne va pas signer mon document. »

DataCameroon a entamé le mercredi 19 avril 2023, la procédure exigée pour rencontrer le maire de la Commune de Douala 2e, mais sans aucun résultat au bout de 4 semaines, malgré nos multiples relances. Au secrétariat et bureau communication de la coopération décentralisée et partenariat local de la mairie de Douala 5e par contre, l’on apprend que seuls les timbres communaux sont vendus dans cette mairie. « Il y a souvent des gens qui vendent des timbres communaux à 600 F Cfa dehors, lorsque nous sommes en rupture. Et nous étions en rupture il y a environ 3 semaines », confie notre interlocuteur. Il ajoute : « Moi-même j’ai mené mon enquête après avoir lu vos questionnaires, mais je n’ai rien vu. Si vous découvrez une pareille chose, on a une cellule anti-corruption ici. Allez-y avec preuve à l’appui. Quant aux personnes en chasubles, ce sont des temporaires et parfois même des ex-temporaires qui ne rendent pas souvent les chasubles. »

Michèle EBONGUE

A lire aussi :  Education de base : Les frais d’examens augmentent de 1000 F Cfa

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.