Nord : La calebasse, un ustensile prisé dans les ménages
Vente de calebasses au marché de Ouro Labbo, à quelques encablures de Garoua-©Photo JB.

Très utilisée dans les foyers africains, la calebasse devient l’un des ustensiles de cuisine les plus populaires?

Baptisée « assiette traditionnelle » reste ancré dans les habitudes et les traditions des peuples de la partie septentrionale. De plus en plus, sa production et sa commercialisation prennent de l’ampleur sur le marché ustensile calebasse dans les ménages.

Au crépuscule, Abou Malam se précipite pour ranger sa marchandise. Ce vendeur de calebasse au marché de Ouro Labbo dans la ville de Garoua y est depuis 7 heures du matin. « Je suis habitant de Ouro Hardo, un village situé non loin de Garoua. Je vends les calebasses et ses dérivés. Je cultive moi-même ces calebasses, fruit du calebassier », explique le quadragénaire.

A cette période de la journée, demandeurs et offreurs sont à pas pressants. Les vendeurs qui se préparent à quitter les lieux soldent les derniers articles. « Je fais souvent le Bil Bil (vin traditionnel fabriqué à base du mil par des femmes au Septentrion) au quartier Roumdé Adjia et les clients aiment boire dans des bols en calebasse », explique, Cécile une cliente.

Comme Abou Malam, plusieurs agriculteurs tirent leur revenu de ce commerce dans la région du Nord. « Je parcours les marchés périodiques de la zone pour livrer. C’est grâce à cette activité que nous subvenons aux besoins de nos familles. Nous l’avons hérité de nos parents », affirme Abdouraman Moussa est un cultivateur-vendeur.

L’avantages à utiliser les calebasses comme ustensile dans les ménages africains

Les différents usages de la calebasse sont nombreux. Elle sert entre autres, à bien conserver la farine et les boules de couscous. « La calebasse absorbe l’eau que le couscous libère lors de sa conservation. Même si le couscous se refroidit, il ne se gâte pas sous la pression de la chaleur », explique Kaltoumi, une quinquagénaire ustensile calebasse dans les ménages.

Elle est également, un objet de décoration dans les bureaux et autres lieux culturels. C’est d’ailleurs cette diversité d’usage explique ces différentes variétés sur le marché. « Il y a les petites et grandes pour les mamans qui vendent le vin traditionnel. Ça peut être 0,5L ou 20 L, voire plus. D’autres prennent pour la bouillie ou le lait. Nous avons aussi, des coupes-couscous, des louches en calebasse. Les prix varient de 200 à 1 500 F Cfa, parfois plus », explique Abou Malam, qui gagne en moyenne 30 000 F Cfa par mois.

Dans certaines traditions, la calebasse occupe une place de choix. « Nos parents ne connaissaient pas les ustensiles modernes. Ils utilisaient la calebasse pour la conservation », a affirmé Wekiré, un patriarche Dowayo. Il ajoute : « Chez nous, les jeunes initiés mangent exclusivement dans une calebasse. Dans le petit sac en bandoulière des anciens, il y a toujours une petite calebasse ».

Dans la commercialisation, les commerçants font face à l’état pitoyable des routes. « La principale difficulté c’est l’état des routes, vu que la calebasse est cassable », expose Abdouraman Moussa.

Jérôme Baïmélé

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