Est : Les donneurs volontaires de sang de plus en plus rares

Les donneurs volontaires de sang se font de plus en plus rares
Pour un besoin estimé entre 100 et 150 poches de sang par mois, les formations sanitaires de la région reçoivent moins de la moitié pour des transfusions sanguines
.A l’hôpital régional de Bertoua, le problème de transfusion sanguine se pose avec acuité. Pour une demande estimée à 150 poches de sang par mois, cette formation sanitaire de référence de la région de l’Est, qui accueille un flux de patients provenant des quatre départements et des pays voisins, reçoit à peine la moitié. « Quand vous avez une fréquentation record de 80 à 100 accouchements par mois, on tourne au tour de plus de 150 poches de sang par mois. A cela s’ajoutent des patientes référées qui viennent déjà dans un état d’hémorragie. La moyenne d’utilisation des produits sanguins va de 02 poches à 10, voire 15 poches de sang par personne », explique une source médicale à l’hôpital régional de Bertoua.
Ce déficit dans les banques de sang, s’observe dans la majorité des hôpitaux de la région. Selon certains responsables, les donneurs volontaires sont de plus en plus rares. Les préjugés magico-religieux ou la peur de se découvrir des infections sont entre autres raisons qui justifient la réticence des populations à faire don de leur sang.
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Bien plus, la pandémie du Covid-19 est venue aggraver la situation. Pour une demande estimée entre 100 et 150 poches de sang par mois dans la région, informent nos sources, les formations sanitaires reçoivent moins de la moitié pour les transfusions sanguines. « Pour renflouer les banques de sang de l’hôpital régional, nous avons régulièrement mené des campagnes de sensibilisation des populations sur l’importance du don du sang sans véritable résultats satisfaisant », relève Rose Ada, présidente de l’Association Leadership Médical de l’Est (LME).
Dans ces établissements sanitaires, des Sos appelant des donneurs volontaires à se manifester pour sauver une vie sont monnaie courante. « La grande difficulté dans les hôpitaux c’est la disponibilité de sang du groupe correspondant », explique un chef de District de santé qui a requis l’anonymat. Il estime que : « Deux malades sur dix meurent faute de sang dans les hôpitaux. Généralement se sont des patients aux groupes sanguins rares comme O- et AB- ».
De la pédiatrie à la maternité, en passant par l’hématologie, la diabétologie et les urgences, le constat est le même dans les hôpitaux de cette partie du pays. Le besoin de transfusion sanguine est omniprésent. La quantité de sang disponible dans les banques reste toujours insuffisante.
Ange-Gabriel OLINGA BENG à Bertoua