« Il est temps d’envisager la construction des voies rectilignes »
Dr Antoine de padou Nsegbe, urbaniste

Embouteillage sur les routes de Yaoundé et Douala

Le Dr Antoine de Padou Nsegbe, urbaniste, jette un regard sur la situation qui prévaut aux entrées Est et Ouest de la ville Douala et explique les gros embouteillages que l’on observe à construction des voies ces endroits au quotidien.

Quelles observations faites-vous de la situation aux entrées Est et Ouest de Douala ?

La question de la fluidité de la circulation dans les entrées Est et Ouest de la ville de Douala préoccupe, mais il est important, avant de répondre directement à votre question, de relever quelques faits qui permettent de bien cerner la question.

Le réseau des routes rattachées à ces deux entrées a étrangement la forme d’un entonnoir. Ce réseau est fortement sollicité, dans un contexte où le parc automobile construction des voies de la ville est multiplié tous les cinq ans par au moins cinq. En longueur, ce réseau ne s’est pas vraiment accru depuis 20 ans, alors que la ville n’a eu de cesse de s’étaler, en raison du développement de nouveaux modes d’habiter induits par une classe moyenne montante.

En qualité, quelques travaux observés çà et là ne l’on pas préservé de la forte dégradation à laquelle il est soumis. De plus, Malgré le développement en périphérie de quartiers huppés qui se densifient en permanence, les administrations et services se décentralisent très peu, ce qui accroit les distances à parcourir, et donc induit une forte sollicitation et une forte pression sur les infrastructures routières.

Enfin, le tissu industriel s’est densifié, la pression des corridors Douala-N’Djamena et Douala-Bangui s’est intensifiée, alors que jusqu’ici, rien n’est fait pour amortir ces chocs.  Ce contexte très brièvement brossé permet de comprendre pourquoi il est difficile d’entrer dans la ville de Douala autant qu’il n’est pas construction des voies évident d’en sortir aisément, en particulier lors des heures de pointe. A l’Est de la ville, la situation est exacerbée par les chantiers à l’abandon à l’issue de la CAN-Total 2021.

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construction des voies Comment comprendre que malgré les travaux d’élargissement des voies, le problème d’embouteillage ne soit jusqu’ici pas réglé ?

Le point commun à ces deux entrées est que le réseau des routes qui leurs sont rattachées, a la forme d’un entonnoir. Les routes aux entrées sont exiguës sur plusieurs kilomètres. Ces routes de deux voies sont raccordées plus loin à des routes de 6 voies qui se rétrécissent brutalement. Cette discontinuité du réseau participe à l’aggravation des contraintes de circulation. Côté Ouest, la rupture se fait au lieu-dit Rond-Point Deido. A l’Est, l’entrée de la ville est un chantier à l’abandon, Nyalla et Saint Michel constituant les principaux goulots d’étranglement.

Enfin, l’état de la route avec la présence de nombreux points à temps. Au-delà de la morphologie du réseau, il y a les comportements inadéquats. En effet, la plupart des bouchons spontanés commencent à se former relativement loin derrière le véhicule qui en est la cause, et ils se propagent vers l’arrière. Ces bouchons spontanés ont généralement trois origines : la sortie de file des chauffeurs impatients, notamment des camions ; la distance insuffisante entre les véhicules, d’où le risque de freinage abrupt du premier, puis de tous les autres qui suivent ; l’arrivée trop rapide derrière le construction des voies véhicule précédent, nécessitant un freinage important ; l’inattention des conducteurs qui, dans un trafic à écoulement irrégulier, ne respectent pas en permanence la distance nécessaire.

Que faut-il faire concrètement aujourd’hui pour solutionner ce problème de bouchons aux pénétrantes Est et Ouest de Douala ?

En l’état actuel de la situation, l’amélioration des comportements des usagers me semble la solution la plus urgente à mettre en œuvre. A cet effet, la police municipale de Douala 4e a introduit la dimension coercitive dans la régulation de la circulation. On observe une amélioration dans le comportement des usagers qui apprennent construction des voies à respecter la contrainte de la file unique comme solution pour atténuer les bouchons. Il faudrait donc rendre systématique l’interdiction de dépasser, notamment pour les poids lourds sur les tronçons où la densité du trafic et le nombre de poids lourds sont particulièrement élevés.

Les interdictions de dépassement seront généralement limitées dans le temps et l’espace puisqu’elles dépendent du volume du trafic. Il s’agit là de mesures à court terme limitées dans l’espace afin d’éviter la formation d’embouteillages. A long terme, des solutions plus lourdes et plus couteuses pourraient passer par la multiplication des voies de raccordement et de contournement. De nombreuses options sont possibles pour raccorder les quartiers en construction des voies évitant à chaque fois le passage obligatoire par les voies centrales de grande circulation. Il est par ailleurs temps d’envisager la construction des voies rectilignes et mieux dimensionnées. Enfin, la lutte contre le désordre urbain à travers la libération des trottoirs doit s’intensifier pour donner la possibilité aux usagers d’utiliser pleinement les voies qui leurs sont dédiés.

Réalisé par Marthe NDIANG

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