Mi-temps à l’école : Un retour au temps-plein encouragé

Mi-temps à l’école : Un retour au temps-plein encouragé
Pour un meilleur taux de couverture des enseignements
, la communauté éducative et spécialiste en management de l’éducation recommandent de revenir au régime de plein-temps.Au terme du conseil de cabinet du 25 septembre 2020 tenue à Yaoundé, le chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, a recommandé la mi-temps pour l’année scolaire 2020-2021. La mesure qui concerne les lycées et collèges à forts effectifs vise à faire face à la pandémie du Covid-19.
Méthode qui malheureusement a montré ses limites dans le taux de couvertures des enseignements et des heures, selon les spécialistes. Trois ans après, on revient au régime de temps-plein dans l’Adamaoua
. Cette décision du délégué régional des enseignements secondaires vise à : « assurer au maximum le taux de couvertures des enseignements et des heures et d’améliorer significativement les résultats aux examens officiels ».Un retour à la « normale » que le Dr René Bonono Bakota, spécialiste en management de l’éducation, voit d’un bon œil car pour lui, la mi-temps a ceci de dangereux qu’elle réduit le nombre d’heures normales de cours (900 heures) qu’un enfant doit avoir durant l’année scolaire. Enseignants, chefs d’établissements et même parents d’élèves l’ont toujours décrié car ils y voyaient un moyen de bâcler les programmes fragilisant ainsi le système éducatif camerounais.
Toujours pour montrer le côté négatif de la mi-temps, ce spécialiste en management de l’éducation, pense que dans les villes, elle sert plus à satisfaire des gains pécuniers
. « En matière de gestion des établissements scolaires, ce qui intéresse les dirigeants, c’est les effectifs, car plus les élèves sont nombreux, plus ils ont des marges de manœuvres », affirme-t-il.Sur la question de savoir si ce retour au temps-plein va se généraliser sur le triangle national, un proche collaborateur de la Minesec dit ne rien savoir. D’ailleurs il affirme que seul 15% d’établissements ont adopté ce régime depuis la survenue du Covid-19. « En réalité la mesure de la mi-temps était par rapport au désengorgement des salles de classe », confirme cet informateur.
Pourtant, un délégué régional du Minesec joint au téléphone, qui a requis l’anonymat dit attendre la décision de la hiérarchie. « La mi-temps avait été instaurée pour limiter la propagation du Covid 19
. Maintenant que le mal est passé et que les choses sont revenues à la normale même du coté sanitaire, il est de bon ton que nous revenions au régime de plein-temps », dit-il.Sauf qu’en revenant au plein -temps, le problème des effectifs pléthoriques se pose toujours car il n’y a pas eu de nouveaux établissements scolaires encore moins, de nouvelles classes. « C’est là tout le problème de la gouvernance de l’éducation au Cameroun. Il y a un sérieux problème dans le processus de prise de décision, même s’il faut y arriver, ce n’est pas en ce moment qu’il faut le faire parce que dans le fonctionnement des établissements scolaires en fin d’année, presque tous ont fait les conseils de classe », tranche de Dr Réné Bonono Bakota . Il pense d’ailleurs que le délégué régional de l’Adamaoua aurait dû prendre cette décision avant car dans les lycées où on a déjà recruté le nombre d’élèves en 6e en tenant compte qu’il y aura la mi-temps.
Mélanie Ambombo