Nord : La production du sorgho chute de 4,7% en 2021

Nord : La production du sorgho chute de 4,7% en 2021

L’abondance des pluies, le ravage des chenilles, des criquets et des foreurs de tige, le striga et la diminution des surfaces emblavées sont entre autres raisons ayant conduit à un mauvais rendement La production du sorgho au Nord.

Ousmanou Bouba est rentré du champ tout effaré ce mardi, 3 avril 2023. Il n’en revient pas quant à l’envahissement de sa surface par les insectes ravageurs. « Le sorgho est presque mûr mais les chenilles ont pris d’assaut les épis », déplore ce producteur de sorgho dans l’arrondissement de Garoua 3e, région du Nord. Cet agriculteur regrette de n’avoir pas utilisé assez de produit phytosanitaire pour traiter les plantes.

A l’instar Bouba, plusieurs agriculteurs sont sous le choc entre autres, des chenilles, des criques ravageurs, des striga et des foreurs de tige. Roger Moutsi vit ce scénario dans son champ situé sur les abords de la Bénoué. « Le striga a poussé partout dans le champ. Il a occupé toute une portion et a rendu les plantes jaunes. Le rendement est inquiétant. Ça fait des années que nous vivons ce phénomènes », s’indigne-t-il.

Selon Jacques Eckebil, chercheur en sorgho, le striga est une mauvaise herbe parasite qui affecte les céréales, plus particulièrement le maïs et le sorgho. Les foreurs de tige sont des ravageurs ayant l’aspect d’un ver. « Les striga attaquent les racines et empêche la plante de croître normalement et le rendement sera impacté », souligne ce chercheur.

En plus des insectes, le climat ne favorise pas la culture de ce céréale dans la région du Nord. Selon les producteurs, les pluies ont été abondantes la saison dernière dans la partie septentrionale. Ce qui n’est pas propice à la production des céréales et des cultures de contre-saison.

Selon le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), la production du sorgho a chuté de 4,7% en 2021. C’est au total 7.797.705t de sorgho produits dans le Nord entre 2015 et 2021. « L’objectif est de trouver l’adaptabilité du sorgho en fonction des sols et des saisons, et aussi de trouver une variété adéquate aux paysans pour une autosuffisance alimentaire de cette spéculation », a indiqué Francis Ngome, directeur général-adjoint de l’Institut de recherche agricole et du développement (Irad).

Dans la région du Nord, l’agriculture est la principale activité pratiquée par la population. La plupart de cette population consomme du maïs, du mil et du sorgho.

Jérôme Baïmélé

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