Extrême-Nord : Les chenilles dévastent plus de 4 000 ha de sorgho
Une plantation exposée aux menaces des chenilles

Extrême-Nord : Les chenilles dévastent plus de 4 000 ha de sorgho

Plusieurs causes justifient la résistance de ce phénomène, notamment l’insuffisance des produits phytosanitaires, le manque de professionnalisme de certains acteurs et l’utilisation des produits inappropriés Extrême-Nord les chenilles dévastent sorgho.

Emile Danzabe, cultivateur de sorgho dans la localité de Kaélé craint pour son rendement de cette année 2023. Les chenilles ravageuses ont visité ses trois ha de sorgho. « J’ai traité mon champ de sorgho au moins deux fois, mais ils ont toujours résisté. Toute ma parcelle est attaquée », s’indigne-t-il.

Selon cet agriculteur, ces attaques groupées se sont déroulées en trois phase. Notamment au moment du repiquage, pendant la période de croissance et lors de la phase de maturité ou de récolte. « Au paravent, on éradiquait ces chenilles par un simple traitement avec des produits phytosanitaires. Mais, cette année, ce n’est pas le cas, les insectes résistent. On est obligé d’accélérer les récoltes », s’indigne l’agriculteur.

L’attaque des chenilles légionnaires d’automne freine la croissance des plantes. Ce qui induit la production des épis handicapés, avec des vrilles vides. D’autres épis en maturité sont rongé par ces insectes ravageurs. Certains agriculteurs coupent systématiquement les tiges non produites pour les transformer en fourrage destiné à l’alimentation du bétail.

Dévastation des 4 000 Ha de Sorgho par les Chenilles au Cameroun Extrême-Nord

C’est une situation catastrophique qui touche tous les six départements que compte la région de l’Extrême-Nord. Selon les statistiques, 4 333 ha sont attaqués par les chenilles. Ces chiffres révélés par Aimé Césaire Djouldé Dalla, chef de base phytosanitaire régional de l’Extrême-Nord dans les colonnes de L’œil du sahel, concernent quatre départements sur les six. Notamment, le Diamaré, Mayo-Danay, Mayo Kani et Mayo Sava.

Le sorgho de contre saison ou sorgho de la saison sèche a la réputation de relever les ménages en période de soudure. Ça comble la mauvaise production en saison pluvieuse, renseigne Richard Dieudonné. « Une bonne partie des bassins de production ont été impactés et détruits par ces chenilles », constate Aimé Césaire Djouldé Dalla.

Plusieurs causes expliquent la résistance du phénomène. Entre autres, l’insuffisance des produits phytosanitaires, le manque de professionnalisme de certains acteurs, le manque d’alerte dès l’apparition des larves au niveau des pépinières et lors du repiquage, le non-respect de la dose et de la période de traitement, l’utilisation des produits inappropriés.

Pour lutter contre ce phénomène, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), à travers son démembrement régional de l’Extrême-Nord, a formé et installé des Brigades villageoises d’intervention phytosanitaire (Bvip) dans plusieurs localités. L’agronome Souleymanou Moussa, recommande aux agriculteurs la surveillance phytosanitaire, l’identification rapide des ravageurs, la manipulation et l’utilisation raisonnée des produits de traitements.

Jérôme Baïmélé

A lire aussi :  Flambée du prix du blé : Le Sorgho comme alternative au Cameroun

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.