Paludisme : L’Ouest enregistre une baisse de 17 mille cas en 2022

Paludisme : L’Ouest enregistre une baisse de 17 mille cas en 2022

Les audits des décès et la sensibilisation des personnels de santé sont entre autres éléments qui ont contribué à la régression de ces chiffres dans cette région du Cameroun Cas de Paludisme enregistrés à l’ouest.

Habituée des hôpitaux pour des cas de paludisme, Emmanuelle Nanga, connaît une accalmie depuis qu’elle a introduit l’utilisation de la moustiquaire imprégnée dans les habitudes de sa famille. Selon cette mère célibataire, il ne se passait pas un trimestre sans que ses deux garçons et elle, ne se rendent en consultation dans une formation sanitaire. Pour y remédier, Emmanuelle a installé une moustiquaire offerte à l’hôpital lors d’une consultation prénatale, dans la chambre de ses enfants. « Depuis que je l’ai fait, il n’y a plus aucun signe de paludisme dans ma maison », déclare-t-elle.

A l’Ouest, le paludisme reste un problème de santé de publique, comme sur l’ensemble du territoire national. Dans cette région, indique le Groupe Technique régional de lutte contre le Paludisme de l’Ouest (Gtrlp) dans sa revue annuelle 2022, sur près de 300 mille cas de consultations enregistrés en 2022, plus de 80 mille étaient des malades de paludisme. Le taux d’incidence de cette pathologie est passé de 63,5% en 2015 à 76,1% à 2022, pour un taux de morbidité qui a évolué de 24,1% à 23,5% sur la même période.

Le nombre de cas de paludisme baisse à l’ouest

Toutefois, relève le Gtrlp, la région a enregistré une baisse de cas, se situant à 89 603 en 2022, contre 107 279 en 2021. Selon Dr Dominique Ekanga, responsable régional suivi-évaluation du Gtrlp plusieurs raisons expliquent cette chute estimée à 17 676. Notamment la pratique systématique d’audits de tous les décès causés par le paludisme. « On vous dira dans certaines formations sanitaires qu’une personne est morte de paludisme. Mais après examens, vous découvrez qu’il n’en est rien », confie Dr Dominique Ekanga. Il ajoute : « Parfois, la personne ne présentait qu’un, voire aucun symptôme d’un paludisme grave, mais aucun test n’a été fait pour confirmer le diagnostic. Ce qui cause un faux rapportage et vient biaiser les données sur l’état de la maladie ».

Ce mauvais rapportage, souligne ce médecin, s’explique également par le fait que certains personnels de santé veulent se faire de l’argent sur le dos des patients.  Ce qui vient biaiser les données de cette maladie dans la région. « Nous avons constaté que certains médecins conscients du fait que le traitement du paludisme simple est quasiment gratuit n’hésitent pas à prescrire des médicaments comme l’Artesunate et l’Artemether qui sont recommandés pour les cas de paludisme grave et qui coûtent beaucoup plus cher. A cause de cette pratique, la région de l’Ouest a souvent été comptée parmi celles qui enregistrent le plus grand nombre de cas de paludisme graves », deplore Dr Dominique Ekanga.

Le Cameroun fait partie des quinze pays les plus touchés par le paludisme selon l’OMS, avec 2,4 % des décès dus au paludisme en 2020. Cela en fait le troisième pays le plus touché d’Afrique Centrale avec12,6 % des cas en 2020. Les cas suspects de paludisme ont constitué 30 % des consultations médicales et 21 % des visites dans des établissements de santé.

Vanessa Bassale

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