Répression : environ 300 employés de la Socucam en chômage
Des manœuvres agricoles dans un champ de cannes à sucre (© OnEstEnsemble)

Répression : environ 300 employés de la Socucam en chômage

Le rapport d’enquête de l’association « OnEstEnsemble » axé sur des pratiques de répression syndicales dans les plantations de canne à sucre de la Société sucrière du Cameroun révèle que des manœuvres agricoles n’ont pas repris leurs postes de travail lors du recrutement de la campagne 2022-2023 employés de la Socucam en chômage.

Plus qu’un rapport d’enquête, le document que vient de rendre disponible l’association « OnEstEnsemble » est surtout une compilation des témoignages des ex-employés de la Société sucrière du Cameroun (Socucam). Des déclarations sur des pratiques de répression syndicales dans les plantations de canne à sucre de cette entreprise. Morceaux choisis : « À cause de la grève, je ne travaille pas cette année, ainsi que mes trois frères. Pour ne pas mourir de faim, nous sortons chaque matin et nous nous postons au carrefour pour attendre les entrepreneurs agricoles à la recherche de main d’œuvre » ; « J’ai été au service de la Socucam pendant 20 ans. J’y ai mis toute ma vigueur de jeunesse et aujourd’hui, je suis au quartier, sans emploi ».

Les répression ont amenées les employés de la Socucam au chômage

D’après ce document de 32 pages parvenu à la rédaction de DataCameroon, 300 employés de la Socucam n’ont pas rejoints leurs postes de travail lors du recrutement de la campagne de 2022-2023. Cette baisse des effectifs (qui passent de 4 500 lors de la campagne 2021-2022 à 4 200 manœuvres aujourd’hui), ne concerne que les manœuvres agricoles, qui sont cependant important en cas de développement des surfaces exploitées.

Des sites de Nkoteng et de Mbandjock, celui de Nkoteng, est celui qui connait le plus d’impact. Le nombre de recrutement de saisonniers est passé de 4 300 à 4 000, lors des deux dernières campagnes.  Ce sont donc au total, 7 453 travailleurs saisonniers qui ont été recrutés sur l’ensemble des plantations et des usines durant la dernière campagne, contre 7 800 pour la campagne 2021-2022. Pourtant, d’après le rapport, les chiffres d’embauche étaient stables depuis 2017.

Ce rapport d’enquête rendu public le 1er mai 2023, indique qu’aucun motif probant n’a justifié ces exclusions. Quoique les résultats obtenus par OnEstEnsemble, laissent croire que l’engagement de ces travailleurs dans l’organisation collective des saisonniers serait à l’origine de leur exclusion. En effet, près de 2 000 manœuvres agricoles (coupeurs) du site de Nkoteng, ont initié une grève en février 2023 pour protester contre la détérioration de leurs conditions de travail. Les plantations de Mbandjock ont rejoint le mouvement 3 jours plus tard.

Michèle EBONGUE

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